le texte de cette importante enquête. D’autres documents relatifs à ce célèbre démêlé mériteraient également d’être publiés. L’historien ne saurait assez s’éclairer lorsqu’il veut rester impartial.
AVESNES (Jacques D’), chevalier croisé, né dans le Hainaut, mort en 1191, figure dans l’histoire comme un des héros de la quatrième croisade. Il appartenait à cette grande famille des d’Avesnes, si célèbre dans les annales de la Flandre et du Hainaut et dont les hauts faits trouveront mieux leur place dans les notices consacrées aux comtes Jean I et Jean II d’Avesnes.(Voir ces noms.) Il suffit de dire ici qu’il brillait surtout par son courage et sa puissance à la fin du xiie siècle. Possesseur d’Avesnes, Condé, Guise, Estaing, Leuze, Landrecies, il eut d’abord de sanglants démêlés avec le comte de Flandre, Philippe d’Alsace, qui finit cependant par se réconcilier avec lui. Pour rendre hommage à sa valeur bien connue, ce prince lui confia le commandement de la flotte flamande qui aborda, au mois d’août 1187, près de Ptolémaïs, assiégée alors par Guy de Lusignan. Après avoir pris position entre les Allemands et les Anglais, Jacques d’Avesnes eut une part glorieuse à la victoire remportée par les croisés sur le fameux Saladin, qui fut forcé de prendre la fuite. Peu de temps après, il se signala par sa bravoure à la bataille d’Arsur (1191), lieu illustré déjà par l’un de ses ancêtres, Gautier d’Avesnes, qui y avait été fait captif en 1096. Malgré d’horribles mutilations, Jacques continua à y combattre jusqu’à ce qu’il tombât, pour ne plus se relever, en s’écriant : « O bon roi Richard ! venge ma mort. Le monarque anglais ne put se consoler d’avoir perdu le bon chevalier.
Kervyn, Hist. de Flandre, t. I, p. 317 ; t. II, pp. 60, 61, 95, 97, 100, 101. — Gesta dei per Francos, éd. Bongarsius. — Voir les historiens du Hainaut.
AVESNES (Léonard D’), peintre-graveur, né dans le Hainaut. Voir Thiry (Léonard).
AVILA (Balthasar D’), issu d’une famille noble, originaire d’Espagne, naquit à Lille, alors ville de Flandre, vers 1590. Il embrassa l’état ecclésiastique et obtint une prébende de chanoine à la collégiale de Saint-Pierre à Lille, vers 1609. Après y avoir résidé pendant sept années on lui offrit la place de prévôt du chapitre. Dégoûté des honneurs et voulant se consacrer plus intimement au service de Dieu, il prit l’habit des minimes à Anderlecht, où il prononça ses vœux monastiques, le 2 juin 1617, entre les mains du père André Maillard, alors vicaire général de l’ordre. D’Avila n’était âgé que de vingt-six ans lorsqu’il se retira à Anderlecht. Il prêcha plusieurs fois les stations du carême à Bruxelles et dans d’autres localités. Son éloquence lui valut une réputation distinguée comme orateur, et cette qualité, jointe à ses talents éminents, le firent élever plusieurs fois à la dignité de provincial de son ordre aux Pays-Bas. Cette charge lui fut confiée la première fois en 1626 et renouvelée en 1632,1638 et 1647. Il avait occupé entre-temps la place de gardien du couvent des minimes à Mons, en 1645.
Envoyé à Rome pour les affaires de son ordre, d’Avila fut recommandé au pape Innocent X, qui l’éleva, le 13 avril 1649, à la dignité de général de l’ordre des Minimes, pour trois ans. Il fut ensuite confirmé dans ces fonctions et resta en Italie, après avoir été déchargé du fardeau qui l’avait retenu longtemps à Rome, où il remplit encore les fonctions de vicaire général pour l’Italie durant dix années consécutives.
Après tant de travaux apostoliques, d’Avila, dont la vieillesse lui faisait désirer le repos, se retira dans le couvent des minimes de sa ville natale, où, après avoir célébré son jubilé de religion, il décéda pieusement le 2 février 1668, à l’âge de soixante et dix-sept ans. Le P. Henri Comans prononça son oraison funèbre, et son corps fut inhumé devant le maître-autel de l’église des Minimes, à Lille.
Balthasar d’Avila a publié : Manipulus Minorum, ex regulari summorum Pontificum, Sacrarum Congregationum et ipisus ordinis agro collectus ; alphabetico triplici funicolo titulorum, divisionum et additionum constrictus. Insulis, Nicol. de Rache, 1667 ; in-12o de 240 pages. Réim-