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des personnages les plus distingués. Nous citerons l’évêque de Cuba, Jean de Witte, qui le nomma son exécuteur testamentaire en 1539. Il était surtout respecté dans sa ville natale, où il occupa les fonctions d’échevin en 1561, de bourgmestre en 1562 et 1563, et enfin de tuteur de l’hospice de la Poterie.

A sa mort, l’antique cité brugeoise lui fit des obsèques magnifiques. Il fut inhumé dans la cathédrale de Saint-Donat, sous une pierre bleue qui portait l’inscription suivante :

« Cy gist messire Corneille de Baersdorp, chevalier, en son vivant conseiller et archi-médecin de feu l’empereur Charles V et de madame Léonore, reyne de France, et de Marie, reyne de Hongrie, qui mourut le 24 novembre en l’an 1565, et dame Anne de Mouscron, sa compagne, laquelle trespassa le….. »

Van Baersdorp avait épousé en premières noces Élisabeth de Damhouder.

Il eut d’Anne de Mouscron, sa seconde femme, neuf enfants, dont l’aîné épousa Georges Harlebout(voir ce nom), médecin distingué. Le second de ses enfants, Philippe van Baersdorp, fut successivement échevin et bourgmestre de Bruges en 1576 et 1578. Il figure comme député de cette ville en 1577, dans la mémorable assemblée où fut signée l’Union de Bruxelles. Nous dirons, en terminant, avec M. J. de Meersman :

« Si Corneille Van Baersdorp, au point de vue de la science médicale, ne doit pas être considéré comme un de ces hommes de génie qui ont signalé leur trace par des découvertes importantes et par des travaux impérissables, il n’en est cependant pas moins digne d’être mentionné parmi les hommes qui se sont distingués dans la carrière de la médecine. »

Bon de Saint-Genois.

Vander Aa, Biographisch Woordenboek, t. I, p. 11. — Demeyer, Notice sur Corneille van Baersdorp. Bruges, 1845, port. — Biographie de la Flandre occid., t. II, pp. 184-193. — Foppens, Bibliotheca Belgica, t. I, p. 193. — Sweertius, Athenæ belgicæ, p. 281. — Nouvelle Biographie universelle, publiée par Didot.

BAERSIUS (Henri), imprimeur, mathématicien. Louvain, xvie siècle. Voir De Baer (Henri).

BAERT (Arnould), professeur de droit, échevin de Bruxelles, jurisconsulte et conseiller au grand conseil de Malines, naquit à Bruxelles en 1554, et mourut à Malines le 29 mai 1629. Il descendait d’une famille noble du Brabant. Son père, Nicolas Baert, fut receveur général des finances de 1572 à 1578. Sa mère, Anne Vanden Heetvelt ou Van den Eetvelde, appartenait aux familles patriciennes de Louvain et de Bruxelles. Arnould fit ses humanités à l’Université de Louvain et ses cours de droit à Douai. Nommé, à peine âgé de vingt ans, docteur en droit dans l’université de cette dernière ville, le 20 novembre 1576, il donnait des leçons sur le Digeste et le Code, en remplacement du professeur primaire.

Appelé à l’Université de Cologne, comme il le dit lui-même, dans la préface de ses Commentaires, datée de cette ville du mois d’août 1579, il y enseigna publiquement le droit et notamment le droit féodal. Ayant apporté de Douai plusieurs dissertations qui avaient fait l’objet de ses leçons, il publia, cette même année, les trois suivantes : 1° Ad L. unicam C. de sententiis quæ pro eo quod interest ; — 2° Ad L. vinum D. si certum petatur ; — 3° Ad tit. D. de eo quod certo loco. Coloniæ, 1579, in-8o. C’est un commentaire oublié aujourd’hui, de 300 pages, de trois passages du Digeste et du Code, auquel il a ajouté, dit-il, repetitiones ex thesibus et hypothesibus, usitées aux Universités de Cologne, de Louvain, de Douai, de Bourges, d’Orléans et d’autres villes. Il publia à Cologne, en 1580 et 1582, deux autres ouvrages sur le droit criminel et le droit féodal, qui sont également aujourd’hui des raretés bibliographiques : ils consistent en deux nouvelles éditions, enrichies de ses notes, des livres de Jacobus de Belvixo, un des derniers et des meilleurs glossateurs d’Italie, mort en 1335. Si la Pratique criminelle de Damhouder, mise au jour en 1555, a pu être consultée avec fruit jusqu’à l’introduction de nos Codes, la Pratique crimi-