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thèque royale de Bruxelles possède quatre des publications enrichies de planches par Martin Baes : The Life and Death Mr Edm. Geninges ; Sancti Belgii ordinis Prædicatorum ; Actions mémorables des PP. Dominicains ; Histoire de la vie, de la mort et des miracles de sainte Aldegonde, et de plus, un grand médaillon flanqué d’écussons et signé : Mart. Baes sculp. a° 1610 ; un titre-frontispice d’un ouvrage intitulé : La Sacrée Vierge Marie au pied de la croix, imprimé à Arras, sans date, par Guillaume de la Rivière ; deux pièces à médaillons, avec les monogrammes de Jésus et de Marie, ainsi que leurs noms en chinois, gravures signées M. Bass. f. ; une vignette provenant d’un livre ascétique inconnu : Un Cœur avec la Sainte-Trinité au milieu, signé M. Baes, f.

Charles Le Blanc mentionne encore les gravures suivantes : L’Adoration du saint nom de Jésus, avec l’inscription : Omne genuflectur ; — Saint Pierre et saint Paul, frontispice gravé en 1622 ; les Armoiries d’un cardinal, avec cette devise : Aperit natura Deusque ; et enfin les portraits de saint François-Xavier, de Guillaume Estius (deux différents) et de Fra Paolo Sarpi. Ce dernier est attribué par Strutt et Heinecken à un graveur signant N. Baes, ce qui n’est autre que la signature fautive, défigurée ou ignorée, quant au nom propre, de Martin Baes.

Edm. De Busscher.

BAILLEHAUS (Jehan), trouvère, né à Valenciennes (ancien Hainaut), au xiiie siècle. On a lieu de penser qu’il appartenait à une des premières familles de la bourgeoisie valenciennoise. Les Puys d’amour de sa ville natale ont couronné plusieurs de ses poésies appartenant au genre des sirventes et des sottes chansons. Le sirvente, réservé d’abord à des sujets de guerre, dégénéra ensuite en une sorte d’élégie, consacrée à des plaintes amoureuses, à des professions de dévouement galant ou pieux. Voici la première strophe d’un sirvente amoureux de Jehan Baillehaus :

Plourez, amant ; car vraie amours est morte.
En chest païs jamais ne le verrez.
Anuit par nuit, vint buskant à no porte
L’asme de li qu’emportoit un mauffez.
Mais tant me fist ly diables de bontés,
L’arme mis jus tant m’elle ot trois oës pris,
Et par ces oës iert li mous retenus.
Che truis tirant en un kanebustin
Où je le mis en escrit hier matin.

La pièce dont nous détachons cet échantillon n’est pas dépourvue de grâce, et elle a le mérite particulier de contenir, dans son dernier couplet, l’unique indication que nous possédions sur la vie du poëte : c’est qu’il avait aimé une noble dame de Saint-Quentin :

Par lonc tans ai esté tristes et mus,
Mais boine amours de cui sui revestus
Me fait cauter pour dame de haut lies
Que j’en amai awan à Saint-Quentin.

De ce ton assez relevé et presque élégiaque, le trouvère savait descendre à une familiarité un peu grossière, comme le prouve la sotte chanson rapportée par Roquefort et dont nous n’oserions rien citer. On n’a guère publié de pièces de Baillehaus ; pourtant il fut fécond ; mais sans jamais s’élever au-dessus du médiocre.

F. Hennebert.

Roquefort, État de la poésie aux xiie et xiiie siècles. — Van Hasselt, Essai sur la poésie, etc., p. 69. — Dinaux, Trouvères brabançons, hennuyers, etc.

BAILLENCOURT (François), évêque de Bruges, né à Nivelles en 1611, mort le 3 novembre 1681.

Il fit ses études de philosophie au collège du Lis, à Louvain, et fut proclamé docteur en droit canon et civil de cette université, le 23 novembre 1646. Successivement professeur, chanoine de la collégiale de Saint-Pierre de Louvain, de celle de Saint-Hermès à Renaix, recteur de l’université à trois différentes reprises, président pendant treize ans du collège Wenkelem, il fut appelé, en 1657, à siéger au grand conseil de Malines, en qualité de membre ecclésiastique, en remplacement de Balthasar Vander Beken, nommé membre du conseil privé ; il devint enfin grand vicaire de l’archevêché de Malines.

Ses qualités éminentes et sa piété attirèrent sur lui l’attention de la cour de Madrid. Marie-Anne d’Autriche, régente d’Espagne, durant la minorité du roi Charles II, le désigna pour l’évêché de Bruges en 1670. Le pape Clément X confirma ce choix et il fut sacré à Malines