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daté de 1669 ; le portrait du cardinal Ursini, qui devint pape sous le nom de Benoît III, porte le millésime de 1672, et le portrait du cardinal Petrus Basadona fut terminé en 1673. Il a gravé plusieurs de ces planches pour le recueil intitulé : Effigies cardinalium nunc viventium, publié à Rome. Ch. Le Blanc en cite cinq, en même temps que celui du roi de Danemark Canut IV, ou saint Canut, d’après C. Panig. Parmi ses estampes, on distingue : Jésus-Christ entre saint Pierre d’Alcantara et sainte Marie Madeleine, d’après Lazzaro Balbi, pl. signée B. Baillu sc., et la plus grande de ses œuvres ; les Cinq Saints canonisés par le pape Clément X, en 1674 : saint Cajetan, saint François Borgia, saint Philippe Benitius, saint Louis Bertrandus et sainte Rose, rangés en ligne avec leurs attributs. Sainte Rose porte l’enfant Jésus sur les bras. Cette planche, de dimension in-folio maximo, en travers, est signée : Cyrus Ferrus inv. — Franciscus Brunies del. — Bernard de Balen, sculp.

On cite encore de ses estampes épisodiques : L’Apparition de la Vierge mère à saint Pierre d’Alcantara, d’après Lazzaro Balbi, B. Baillu sc., grand infolio ; — Sainte Marie-Madeleine de Pazzi devant la sainte Vierge, qui lui lève le voile, id. ; — Saint-Louis Berlrandus, peint par J.-B. Gauli (Ch. Le Blanc), ou par Cyrus Ferrus (Huber et Martini), de format grand in-folio. C’est la reproduction du tableau de l’église de Sancta-Maria di Minerva, à Rome. Les planches des trois dernières gravures sont inscrites au livret de la calcographie romaine édité en 1797. Bernard Baillu était habile dans la partie mécanique de son art, qu’il entendait fort bien. Ses productions, portraits et estampes religieuses, sont toujours appréciées.

Edm. De Busscher.

BAILLU (Pierre) ou DE BAILLIU, graveur à l’eau-forte, à la pointe et au burin, né à Anvers, vers 1614. Après y avoir appris les éléments de la gravure, il se rendit en Italie et séjourna, pendant quelques années, à Rome, où il se perfectionna dans son art. Il fut employé par Joachim Sandrart, avec d’autres artistes, aux planches de la Galerie Justinienne. Il en exécuta cinq. Huber et Martini (Manuel des curieux et des amateurs de l’art) le font revenir à Anvers en 1635, époque évidemment prématurée. Un des portraits qu’il a gravés d’après Anselme Van Hulle, de Gand, pour le recueil des Pacificatores orbis christiani (Paix de Munster, 1648), le portrait du plénipotentiaire danois Hermannus Mylius, signé P. de Baillu sculp., est marqué du millésime 1649. C’est la date la plus récente qui se rencontre dans son œuvre. Il a gravé avec beaucoup de succès d’après nos maîtres P.-P. Rubens et Ant. Van Dyck, et, avec non moins de réussite, d’après les artistes renommés de l’Italie : Raphaël d’Urbin, Guido Reni et Annibal Carrache. Dans plusieurs de ses grandes estampes, il s’approche de bien près de l’habileté de burin et de la vigueur des Bolswert, de Pontius et de Vorsterman. Comme ses plus belles reproductions flamandes, on cite Renaud et Armide, de Rubens, et l’Enlèvement d’Hippodamie, dit le Combat des Centaures et des Lapithes, du même peintre, in-folio maximo. Au premier rang de ses reproductions italiennes, on place : Héliodore chassé du temple, l’une des Stanze raphaélesques, en deux planches, et le Christ mort sur les genoux de sa mère, d’après le Carrache, in-folio maximo en travers ; puis l’Archange saint Michel, du Guide, tableau d’autel de l’église des Capucins à Rome ; l’Héliodore et le Christ mort, signés P. de Bailliu, sont rares à trouver en bonnes épreuves. Mentionnons encore les pièces épisodiques suivantes, qui, à un degré relatif, se distinguent par des qualités spéciales : la Réconciliation de Jacob et d’Esaü, le Christ au jardin des Oliviers, la Madeleine expirante, de Rubens ; le Christ en croix, l’Assomption de la Vierge, de Van Dyck ; la Sainte Famille, de Th. Rombout ; la Suzanne au bain, de Martin Pepyn ; la Flagellation, de A. van Diepenbeek ; l’Invention de la sainte Croix, de P. van Lint, et le Saint Anastase, d’après Rembrandt, une gravure du plus remarquable effet. Une représentation mystique où se voit l’image de sainte Catherine de Sienne (Christo