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testablement supérieures au reste de l’ouvrage. Selon le goût de l’époque, Adam de la Bassée a écrit en prose rimée ; ses chants liturgiques accusent cependant un rhythme régulier. Pour sa poésie, elle est simple, naïve, parfois gracieuse ; mais on sent facilement qu’il s’est écarté de la tradition des classiques, et qu’il n’a connu d’autres modèles que les hymnes de l’église et les chansons des trouvères de son temps. De la Bassée aimait et cultivait la musique : « Rien n’est plus capable, dit-il, de tenir éloignés les tristes ennuis, que le son du tambourin, de la vielle et du psaltérion, ainsi que les chants et les doux concerts de voix. » Aussi a-t-il eu soin de mettre en notes tous les cantiques de son poëme, en indiquant les airs connus qu’il adopte. C’est tantôt une ancienne mélodie d’église, d’autres fois une chanson de danse ou une complainte d’amour de quelque trouvère en renom. De la Bassée puise naïvement à toutes les sources, selon l’antique adage : Omnia munda mundo. Plusieurs de ses chants ne sont rapportés à aucun air désigné, peut-être pourraient-ils être attribués au bon chanoine, que l’importune goutte rendait poëte et musicien.

Il existait autrefois plusieurs manuscrits du Ludus d’Adam de la Bassée : Foppens et Sanderus en indiquent deux à la bibliothèque de l’ancienne abbaye de Saint-Martin à Tournai ; mais ces manuscrits ont disparu et on ne connaît plus aujourd’hui que celui de Lille. M. l’abbé Carnel a publié dernièrement, dans ses Chants liturgiques d’Adam de la Basée, treize petites poésies latines de cet auteur, et reproduit, en notation moderne, sept des plus belles compositions musicales de son recueil.

Eugène Coemans.

Foppens, Biblioth. Belg., t. I, p. 4. — Le Glay, Mém. sur les archives du chapitre de Saint-Pierre à Lille, p. 17. — Dupuis, Notice sur la vie, les écrits et la doctrine d’Alain de Lille. Lille, 1849. — Carnel, Chants liturgiques d’Adam de la Bassée. Gand, 1858.

BASSELIERS (Balthasar), prédicateur, né à Anvers, vers l’année 1570, mort en 1638. Entré dans l’ordre des Récollets, il fut destiné par ses supérieurs au ministère de la prédication et l’exerça, avec le plus grand zèle, pendant environ trente-deux ans. Il fut promu à la charge de définiteur de la province de la Basse-Allemagne, le 13 septembre 1637 et mourut l’année suivante. Peu de temps avant sa mort, il avait publié, en latin, un recueil de sermons prêches en flamand qui porte le titre de : Conciones morales omni tempore prædicabiles… super Evangelium Joannis de Lazaro quatriduano redivivo. Antverpiæ, Guilielmus Lesteenius, 1638 ; vol. grand in-8o de 605 p. Cet ouvrage est dédié à l’évêque d’Anvers, Gaspar Nemius.

E.-H.-J. Reusens.

Paquot, Mémoires, éd. in-fol., t. II, p. 291.

BASSENGIUS (Gilles), compositeur de musique, né à Liége au xvie siècle. On ne connaît pas la date précise de sa naissance ; on a tout lieu de croire que son nom véritable était Bassenge.

Bassengius fut, en 1591, maître de chapelle du fils de l’empereur Maximilien II, l’archiduc Maximilien, qui, élu roi de Pologne, en 1587, devint, après avoir été vaincu, le prisonnier de son compétiteur au trône, Sigismond III, et mourut le 23 octobre 1616. Ces faits historiques sont consignés en partie sur le titre de l’ouvrage suivant, format in-4o, de Bassengius, publié à Vienne, en 1591 : Motectorum quinque sex octo vocum, liber primus, Serenissimi archiducis Maximiliani Electi Poloniæ regis, etc., musicorum præfecti Ægidii Bassengii Leodiensis. Viennæ Austriæ excudebat Leonhardus Formica in Bursa agni. Anno 1591. Cependant, dans la Biographie universelle des musiciens, 2e édition, à l’article Bassengius, l’auteur a confondu, sans doute par suite d’une lecture inattentive de ce titre, l’archiduc Mathias avec l’archiduc Maximilien et il a cru, à tort, qu’il fallait substituer au nom de ce dernier celui de l’archiduc Ernest, leur frère commun.

Aucune autre circonstance de la vie ou de la mort de Bassengius n’est parvenue jusqu’à nous.

Chev. L. de Burbure.

BASSENGE (Jean-Nicolas), homme d’état et écrivain, naquit à Liége, le 24 no-