de grenadiers à cheval. Sa conduite héroïque lui valut d’être nommé lieutenant-colonel sans passer par le grade de major. Peu de temps après, il assista encore à l’affaire de Gœrlitz. Il y commandait les compagnies de grenadiers des quatre régiments nationaux belges de Los Rios, de Ligne, d’Arberg et de Saxe-Gotha. A la tête de cette troupe d’élite, le lieutenant-colonel Basteel se fit remarquer entre tous par sa bravoure et son sang-froid : le duc d’Arenberg devait enlever le Holzberg avec trois colonnes, Basteel commandait une de ces colonnes ; ses grenadiers, électrisés par l’exemple de leur chef, gravirent la hauteur avec intrépidité, sans tirer un seul coup de fusil ; ils enlevèrent toutes les positions à la baïonnette, refoulèrent l’ennemi malgré une résistance opiniâtre et restèrent maîtres du champ de bataille. Ce brillant fait d’armes fit décerner au lieutenant-colonel Basteel la croix de Marie-Thérèse. Après la guerre de Sept ans, il obtint sa retraite, avec le grade de colonel et vint habiter Bruxelles, où il mourut.
Hirtenfeld, Der mililar Maria-Theresien orden und seine mitglieder. — Guillaume, Histoire du régiment de Clerfayt.
BASTIN (Étienne-Richard DE), jurisconsulte, naquit à Liége vers 1672 et y décéda vers 1737. Il était de la famille de Nicolas Bastin, bourgmestre régent de cette cité en 1653, aïeul et homonyme d’un autre Nicolas Bastin, receveur de l’hôpital Saint-Michel en Isle et qui fut élu magistrat à Liége, en 1718. Notre jurisconsulte se fit connaître par ses notes sur le droit romain, coutumier, féodal, fiscal et canon, dont il a enrichi le grand ouvrage de Charles de Méan, consacré à l’ensemble de la législation liégeoise. De Méan était alors l’oracle de la jurisprudence, le Papinien de son siècle et Louvrex, jurisconsulte également éminent, n’a pas jugé au-dessous de sa réputation de faire une nouvelle édition des œuvres de son compatriote et d’y joindre d’excellentes notes. Suivant cet exemple, Bastin rédigea, quelques années après, des remarques qui élucident et complètent très-bien cet ouvrage considérable ; l’édition de 1740-1741, qui les renferme, est considérée comme la meilleure. Les notes posthumes de Bastin, avocat renommé, suivant le témoignage de l’éditeur, se trouvent dans le septième volume et comportent soixante pages. Voici le titre du livre : Observationes et res judicatæ ad jus civile Leodiensium… a Car. de Mean… Editio tertia cum notis G. de Louvrex… Cum indice generali M. Gordinne… Cum notis ad ejusdem observationes et definitiones a clarissimo domino Stephano de Bastin, quondam advocato Leodiensi collectas. Leodii, 1740-1741.
Loyens, Recueil héraldique de Liége, p. 428.
BASTIN (Jean), écrivain ecclésiastique, né à Fontaine-l’Évêque. xviie siècle. Voir Sebastianus.
BASTINCK (Jérémie), ou BASTINGIUS, théologien flamand, né à Ypres en 1554 et mort à Leyde, le 26 octobre 1598, figure avec honneur sur la liste des pasteurs réformés de la Hollande. On a avancé, sans preuves suffisantes, qu’il aurait vu le jour à Calais, où ses parents s’étaient retirés par crainte d’un procès pour cause d’hérésie dont ils s’imaginaient être menacés. Nous croyons, pour notre part, que ceux qui sortirent de Belgique sous le règne de Charles-Quint se gardèrent bien d’y rentrer sous celui de son successeur, le terrible Philippe II ; or il paraît certain que les parents de notre théologien ne quittèrent Ypres et la Flandre qu’à la fin de 1566, et se rendirent, non point à Calais, mais à Emden, en Oostfrise, avec leur fils. Celui-ci commença ses études à Brême et les poursuivit avec succès à Heidelberg et à Genève. Dès qu’il eut reçu l’imposition des mains, il revint dans sa patrie où nous le voyons figurer, à partir de 1578, au nombre des pasteurs réformés d’Anvers. A la prière de ses collègues il traduisit en flamand la réponse écrite en leur nom par Pierre Loyseleur, dit de Villiers, aux auteurs d’un livre de concorde sur les questions tant controversées de la grâce et de la prédestination. La préface est entièrement de lui et le titre porte : Zendtbrief der nederlandschen Predikan-