il fut enterré. Son règne, du 25 septembre 855 au 9 avril 867, fut un règne réparateur. Le 13 avril 862, il obtint de Lothaire, roi de Lotharingie, deux importants diplômes, datés de Novo Castro in pago Leochensi, qu’Ernst, le savant historien du Limbourg, traduit avec raison (t. I, p. 332) par le château d’Amblève, à Aywaille. Le premier de ces diplômes confirme d’abord les possessions du monastère de Stavelot et de Malmedy, et le second, tout en confirmant d’autres donations, en contient de nouvelles de villa dans le comté d’Ardenne, le Condros, le comté de Lommes, la Hesbaie, la Famenne, et des droits sur les forts de Huy et de Dinant. Lothaire nous donne lui-même les motifs de ces grandes libéralités : « Comme nous avions jugé convenable de distribuer entre nos leudes les bénéfices de notre royaume, vu la pauvreté de nos domaines, et que nous avions pris une partie des biens de Stavelot pour les donner à nos fidèles, etc. » La nature des possessions des monastères y est aussi définie : ce sont des bénéfices ; enfin on y voit l’origine des abbés séculiers et commendataires qui gouvernèrent le pays. La principauté conserva une grande partie de ces possessions jusqu’à sa fin. (Martène, Ampliss. Collectio, t. II, p. 16.)
ADÉLARD II, Quarante-sixième prince-abbé de Stavelot, décédé en 1217[1] ou 1222[2], né au pays de Stavelot, moine et prieur de cette abbaye, fut élu prince-abbé après une rude lutte. Indépendants l’un de l’autre pour leur discipline intérieure, mais réunis pour les affaires temporelles, les monastères de Stavelot et de Malmedy procédaient en assemblée générale à l’élection de leur abbé commun. Le nom qui sortait de l’urne électorale constituait toujours une victoire pour l’une de ces maisons et une défaite pour l’autre : Stavelot l’emporta pour Adélard II, qui, afin d’assurer dorénavant la prépondérance à ce monastère, dissipa les biens de la mense malmédienne. C’est ainsi que fut donnée l’église de Cloten, appartenant à Malmedy, avec ses dîmes, aux chanoines de Trèves, par pure libéralité et sous la seule obligation d’admettre les moines de Malmedy parmi les premiers au réfectoire. À la suite des plaintes des religieux, le pape Honorius réprimanda Adélard en 1219 et lui interdit ces pernicieuses largesses. Nous trouvons, d’un autre côté, dans la chronique de Saint-Hubert, qu’il fit entrer Malmedy et Stavelot dans l’union de confraternité conclue, en 1212, entre ces monastères et ceux de Saint-Hubert, Saint-Remi, à Reims, Lobbes, Saint-Jacques et Saint-Laurent, à Liége, Saint-Pantaléon, à Cologne, Ariveiler, Prume, Florenne, Waulsor, Echternach, Orval et Saint-Remi, de Rochefort. Ce traité, dit la même chronique, avait le double but de faire célébrer, dans les maisons confédérées, les funérailles des abbés décédés et d’admettre les moines tombés en faute à aller faire pénitence dans une autre abbaye et même de les faire passer d’une maison dans une autre à titre définitif.
Afin d’apaiser des haines mal éteintes, les deux maisons furent unanimes pour choisir le successeur d’Adélard hors de leur sein, et ils appelèrent à cette dignité Frédéric de la Pierre, abbé de Prume.
ADÉLARD ou ADALARD, moine de l’abbaye de Saint-Pierre, à Gand, hagiographe, qui vivait au xie siècle, composa, à la demande de saint Elphége, archevêque de Cantorbéry, un office en l’honneur de saint Dunstan, son prédécesseur. Ce saint, fuyant la colère du roi Edwy (956), avait cherché un asile dans la célèbre abbaye de Saint-Pierre, à Gand. Son séjour s’y prolongea jusqu’en 957, époque à laquelle il fut rappelé par Edgard, qui venait d’enlever à son frère les trônes de Northumbrie et de Mercie. Ce fut sans doute à son passage à Gand, dans son voyage à Rome, en 1006, que saint Elphége donna à ce religieux l’idée de son œuvre. Elle lui est dédiée ; et comme l’évêque de Cantorbéry mourut en 1012, c’est dans cette période de six années que l’on doit placer l’époque de