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Adèle d’Orp-le-Grand était la sœur de saint Bavon. Quoiqu’on sache qu’on célébrait anciennement à Gand, le 25 mai, la mémoire d’une sainte Adèle, sœur de saint Bavon, il n’y a pas de preuves suffisantes pour attribuer à Adèle d’Orp-le-Grand la parenté en question. Les erreurs que l’on rencontre dans les différentes vies imprimées de sainte Adèle d’Orp-le-Grand, proviennent de ce qu’on l’a confondue avec sainte Adile ou Odile (Othilia), abbesse de Hohenbourg et patronne de l’Alsace, dont on célèbre la fête le 13 décembre. Cette observation s’applique particulièrement à une vie publiée en français, à Liége, en 1624, par le père Jean Du Monceaux, jésuite, et dédiée à Adrien Stalpaerts, abbé de Tongerloo[1].

La Hesbaie compte aussi au nombre de ses saints personnages la bienheureuse Adèle, la mère de saint Trudon, inhumée au village de Zelem, près de Diest, qui lui appartenait. Voyez Molanus, Nat. SS. Belgii, p. 251 v°, et Ghesquière, Acta SS. Belgii, t. V, p. 30, not. b, et p. 31, not. g.

Une autre sainte, du nom d’Adèle, appartenant à la Belgique, est la fille de Dagobert II, roi d’Austrasie. Elle épousa un seigneur nommé Albéric, dont elle eut plusieurs enfants. Devenue veuve, elle fonda, près de Trèves, où sa sœur Ermine était abbesse d’Ohren (Monasterium Horeense), le monastère de Palatiole (Palatiolum), aujourd’hui Pfaltz, et y prit le voile vers l’an 700. Placée à la tête de cette communauté, elle la gouverna saintement pendant plus de trente ans et mourut vers l’an 734. Sa mémoire est marquée dans des martyrologes sous le 24 décembre avec celle de sa sœur sainte Ermine.

Une autre Adèle encore, dont le nom est cité avec vénération dans nos annales, est fille de Robert, roi de France, épouse du comte de Flandre, Baudouin V, dit de Lille ou le Débonnaire. Après la mort de son mari, en 1067, elle fit un voyage à Rome et y reçut le voile des mains d’Alexandre II. En revenant dans sa patrie, elle rapporta avec elle les reliques de saint Sidrone, martyr, dont elle enrichit le monastère des religieuses bénédictines qu’elle avait fondé à Messines, à deux lieues d’Ypres, et dans lequel elle passa le reste de ses jours. Cette princesse mourut, non en 1079, comme le marque De Meyere, ni en 1099, comme le dit Gazet, mais en 1071, suivant le nécrologe de Messines, où son nom se trouve sous le 8 janvier.

P. F. X. de Ram.

ADELHAIRE ou ADELHARIUS, chroniqueur au xe siècle. — Nous savons peu de chose sur Adelhaire. Il était religieux du célèbre monastère d’Echternach (Luxembourg), dont il devint écolâtre, vers 990, et ensuite abbé. Toutefois ce dernier point est contesté. Il composa une histoire d’Echternach, sous le titre de Chronicon Cœnobii S. Willebrordi apud Epternacum, Trevirensis diœcesis ; elle contenait la vie des abbés de ce couvent. Tritheim, qui lui attribue cet ouvrage, assure qu’Adelhaire brillait non-seulement par son érudition et par la variété de ses connaissances, mais encore par la sainteté de sa vie.

Les écoles d’Echternach joussaient d’une grande réputation de science au moyen âge, alors que les monastères étaient les seuls foyers de civilisation qui eussent échappé à la barbarie. Adelhaire en eut la direction et imprima à ces écoles une activité remarquable. À ce titre seul, il mérite de figurer dans la Biographie nationale.

Bon de Saint-Genois.

Paquot, Mémoires, t. XVII, p. 272 ; in-8o. — Neyen, Biographie luxembourgeoise.

* ADELMAN ou ADELMANNE, évêque de Brescia, théologien et poëte, décédé vers 1062. Les auteurs de l’Histoire littéraire de la France, t. VII, pp. 542-553, ont consacré un article critique à ce personnage, sans pouvoir déterminer quel était son lieu de naissance. On l’a tour à tour considéré comme français et

  1. Le patronage de l’église d’Orp-le-Grand appartenait, depuis 1339, à l’abbaye de Tongerloo, par l’achat qu’elle en fit à l’abbaye de Bonne-Espérance ; celle-ci, à son tour, l’avait acheté de l’abbaye de Florines.