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Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 12.djvu/327

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çonné de trahison. Les jeunes époux durent se réfugier chez le comte de Morialmé, qui leur donna l’hospitalité jusqu’à la mort de Charles V (1380). Le comte de Saint-Pol rentra en grâce auprès de Charles VI qui lui rendit ses biens. En 1396, il fut envoyé par le roi en Angleterre, pour négocier une trêve. L’année suivante, il fut nommé gouverneur de la république de Gênes, mais il ne conserva cette position que pendant fort peu de temps. L’empereur Wenceslas ayant refusé de s’acquitter d’une dette envers son frère, il se jeta dans le Luxembourg et la Gueldre, et incendia plus de cent vingt villages. Henri IV étant monté sur le trône d’Angleterre, à la suite de l’assassinat de Richard II, le comte de Saint-Pol, plein de ressentiment de la mort de son beau-frère, adressa un cartel au monarque anglais et fit une descente dans l’île de Wight. Pendant les hostilités, qui durèrent plusieures années, il fit le siège du château de Merck, situé à une lieue de Calais (1405). Il essuya une défaite devant cette place. Le duc de Bourgogne le nomme successivement grand-maître des eaux et forêts et gouverneur de Paris (1410). En ce moment, il est en plein dans le parti des Bourguignons. À la tête d’une milice de cinq cents bouchers, il est mêlé aux troubles qui ensanglantèrent Paris. En 1412, il bat le parti des Armagnacs en Normandie et se rend maître de Domfront. Lors de la chute du parti bourguignon (1413), le comte de Saint-Pol dut prendre la fuite et se réfugier en Brabant. Plus tard, il fit sa soumission au roi de France, et fut nommé gouverneur du château d’Ivoi, en Brabant, où il mourut en 1417. Le comte de Saint-Pol avait épousé en secondes noces Bonne de Bar, dont il eut une fille. Son petit-fils, Philippe de Saint-Pol, mourut sans postérité, en 1430, et le comté de Saint-Pol fit retour au Luxembourg.

J. Nève.

Froissart, éd. Kervyn, passim.

LUYCKX (Jean-Baptiste), poète flamand, né à Turnhout, en 1760, mort à Ninove, le 26 mars 1842. Il prit l’habit religieux à l’ancienne abbaye des Prémontrés de Ninove, et exerça la charge pastorale en cette ville depuis 1806 jusqu’en 1839. Réfugié en Hollande pendant la Terreur, il consacra les loisirs de l’exil à l’étude des poètes néerlandais, et puisa dans leurs œuvres l’amour des lettres flamandes. Pendant près de trente ans, il fut prévôt de l’ancienne chambre de rhétorique Al vloeijende groeijende, de Ninove, et se signala dans maints concours poétiques. En 1808, la Société de rhétorique : Rym en reden, de Moorsel, couronna son poème sur les fléaux de la guerre. Un fragment en est reproduit dans un article nécrologique consacré au poète par le Nederduitsch letterkundig jaerboekje, de 1843. En 1816, il conquit à Audenarde les palmes poétiques avec une série de pièces intitulées : Gevangneming, het Verblyf te Fontainebleau, de Schaking et Plegtige intrede in Roomen van Z. H. Pius den VII. Ces œuvres ont été publiées dans un recueil de poésies édité, à cette époque, en cette ville.

Émile Van Arenbergh.

Nederd. letterk. jaerboekje voor 1843. — Piron, Levensbeschryvingen.

LUYCX (François), mieux connu dans l’histoire de l’art sous le nom de Leüx von Lüxenstein, portraitiste excellent et peintre de sujets religieux, né à Anvers, en 1604, mort (à Prague ?) après 1662. D’abord élève de Remacle Sina, dont le nom ne se rattache aujourd’hui à aucune œuvre, Luycx, franc-maître de la gilde de Saint-Luc, en 1620, passa ensuite à l’atelier de Rubens et, comme tant d’autres Anversois, il collabora aux peintures de l’illustre chef d’école. On assure qu’il voyagea en Italie ; rien ne le prouve. Il semble, au contraire, absolument présumable que, jusqu’à la mort de Rubens, Luycx ne quitta point Anvers et, sans doute, y trouva largement de quoi s’employer. Plus tard (ce renseignement est du catalogue de la galerie du Belvédère), notre artiste fut appelé à Vienne par l’empereur Ferdinand III, dont il devint le peintre et