Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 12.djvu/81

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ce prince, avec le roi d’Angleterre et le duc de Brabant, alla assiéger les villes de Cambrai et de Tournai. Il fut tué à la bataille de Staveren, livrée aux Frisons par le comte Guillaume II, en 1345. Michel de Ligne figura aussi parmi les feudataires du Brabant, pour un fief consistant en soixante aimes de vin (de la valeur de quatre moutons d’or l’aime ou la tonne), qui lui était payé à la fête de la Purification (2 février). Ce fief causa de grands embarras à son petit-fils Michel. Sous prétexte que des sommes d’argent lui étaient dues par le Brabant, Michel rassembla ses vassaux et entra, en 1394, dans ce pays, où il commit des hostilités. Mais la duchesse Jeanne, alors veuve, était l’amie du duc Aubert de Bavière, comte de Hainaut et de Hollande ; des ordres furent aussitôt donnés pour arrêter ces pillages, et un nommé Pierre de Le Berghe ou Vanden Berghe, qui fut pris à Hal, comme ayant accompagné Michel de Ligne, fut mis à la question et justicié. Après une enquête faite par les conseils du Brabant et du Hainaut, et grâce à l’intercession de Guillaume, comte d’Ostrevant, fils du duc Aubert, un accord fut signé à Bruxelles, le 7 août 1397. Michel de Ligne dut rester prisonnier à Genappe pendant six semaines et prendre ensuite l’écharpe et le bourdon en l’église Sainte-Gudule, de Bruxelles, pour aller en pèlerinage à Saint -Jacques de Compostelle, et, de son côté, la duchesse Jeanne s’engagea à payer les arrérages de rentes qu’elle devait à la maison de Ligne.

Michel de Ligne n’avait pas laissé d’héritier de sa femme, Eléonore de Coucy, dame de Rumpst ; il eut pour héritiers les fils de son frère Guillaume, seigneur de Montreuil, Thumaide, etc. ; Guillaume, seigneur de Ligne, qui ne laissa pas d’héritiers, puis Jean, seigneur de Belœil, d’Ollignies et de Fauquemberghe. A peine ce dernier eut-il relevé les fiefs de son frère qu’il partit pour l’Italie, où il prit part à l’expédition des Génois contre les Sarrasins, ou Maures d’Afrique, en 1390 ; puis il entra dans l’armée cjuc le comte d’Ostrevant conduisit en Frise, en 1390. Il fit partie de l’expédition conduite par ce comte, devenu le comte Guillaume de Hainaut, contre les Liégeois, en 1408, et ce fut lui qui mit en déroute, à Othée, une des ailes de l’armée liégeoise. Lorsque la fille et l’héritière de ce prince, Jacqueline de Bavière, devint comtesse de Hainaut, il fut son curateur (acte du 1er août 1417), et ce fut encore lui qui, au mois de juillet de l’année suivante, figure le premier parmi les seigneurs hennuyers qui agréèrent, comme comte et comme mari de Jacqueline, le duc de Brabant, Jean IV. Mais lorsque les deux époux se séparèrent, il soutint la cause de Jacqueline et assista au serment prêté à Mons, le 3 janvier 1425, par le duc de Glocester, Humfroi, avec qui Jacqueline s’était remariée ; il en fut puni par la confiscation d’une rente de 200 livres sur le domaine de Leuze, que le duc de Brabant, mari légitime de Jacqueline, lui enleva pour en faire don à un de ses conseillers, Rolin Daule (28 mars 1426-1427). Mais plus tard, le 23 juin 1427, il reconnut publiquement Philippe de Bourgogne pour comte, et mourut en 1442.

Son fils aîné, Guillaume, seigneur de Maulde et maréchal du Hainaut, étant mort avant lui, en 1411, ce fut le deuxième, Jean, qui lui succéda, et le troisième, Michel, qui continua la lignée. Jean et Michel eurent avec leur père, en août 1440, uu grand différend et le firent prisonnier dans son château de Belœil. Je ne sais rien de plus de cet incident, qui fit grand bruit à cette époque, et que l’on supposa avoir été concerté avec le duc de Bourgogne. Jean de Ligne, baron de Ligne et de Behril, fut prévôt de Saint-Lambert à Liège, et donna en mourant (1468) ses biens à Jean, son neveu. Il reçut la sépulture à Ath, au couvent des Récollets, qu’il avait fondé. Son frère Michel, baron de Barbançon, s’était distingué à la bataille de Montlhéry et expira également en 1468. Le deuxième des fils de celui-ci, Guillaume, eut eu partage la terre de Barbançon et fut pére de Jean