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trer dans la pratique les conceptions d’une intelligence active et les enseignements de la science, que L. de Bavay a été utile à son pays. Il introduisit bon nombre de végétaux dans notre flore horticole, se préoccupa constamment de réformer la nomenclature jardinique et fit progresser la pomologie ; il fut, en un mot, un des hommes qui secondèrent le plus puissamment notre gouvernement dans ses efforts pour l’amélioration de la culture du sol et pour nous ramener l’antique splendeur de l’horticulture belge du xvie siècle. Si les institutions qu’il a fondées, et que nous avons nommées, ne durent pas aussi longtemps que des livres, peut-être le bien qu’elles ont fait se perpétuera-t-il d’avantage que la vogue de maints écrits.

M. J. Decaisne a donné à une poire le nom de L. de Bavay (Le jardin fruitier du Muséum, livr. 14), et M. A. Royer lui a consacré une intéressante notice nécrologique dans les Annales de Pomologie (t. III, ad finem).

Son fils Xavier de Bavay (1832-1865), lui a succédé dans ses fonctions.

Édouard Morren.

BAVAY (Paul-Ignace DE), médecin, né à Bruxelles le 25 février 1704, mort dans la même ville le 20 février 1768. Il s’occupa pendant plusieurs années avec une grande ardeur, de recherches chimiques, marchant en cela sur les traces de son père ; après ces travaux préparatoires il dirigea ses vues du côté de la médecine ; dans ce but, il se fit à l’âge de trente et un ans, interne à l’Université de Louvain et fut, après deux années d’études, reçu à la licence le 31 juillet 1737. Muni de son diplôme, il retourna dans sa ville natale où son goût particulier pour les études anatomiques se développa. On prétend que pendant huit ans il rechercha toutes les occasions de disséquer les cadavres, mais ces occasions ne se présentèrent que bien rarement. Bientôt, cependant, une circonstance favorable à ses études s’offrit à lui : les Français s’étant emparé de Bruxelles en 1746, De Bavay devint médecin en chef des hôpitaux militaires, poste qu’il avait sans doute ambitionné pour se livrer à ses études de prédilection. Il pouvait faire les autopsies dans un but médical et continuer la dissection dans un but scientifique. Il paraît que tous les jours il faisait des démonstrations anatomiques en présence des élèves, dans une salle qu’il avait fait arranger à cet effet. Après le départ des troupes françaises, en 1749, De Bavay fut chargé de l’enseignement de la chirurgie et de l’anatomie. Il enseignait en latin, en français et en flamand. Peu conciliant avec ses confrères, il se fit condamner à une amende par le collège de médecine de Bruxelles et se retira pendant quelque temps à Termonde, où il continua l’exercice de la médecine, puis il revint à Bruxelles et y mourut à l’âge de soixante-quatre ans. Il a publié les ouvrages suivants : 1° Petit recueil d’observations en médecine sur les vertus de la confection tonique, résolutive et discrétique. Bruxelles, 1753, in-12. 2° Méthode courte, aisée, peu coûteuse, utile aux médecins et absolument nécessaire au public indigent, pour la guérison de plusieurs maladies. Bruxelles, 1759, in-12. Les deux réunis, Bruxelles, 1770, in-12.

Van Beneden.

Delvenne, Biographie du royaume des Pays-Bas. — Wauters, Histoire de Bruxelles. — Piron, Levensbeschryvingen, Mechelen, 1860, in-4o. — Eloy, Dictionnaire historique de la médecine.

BAVEGHEM (Pierre-Joseph VAN), né le 2 décembre 1745, au Markgraeve-Leye, près d’Anvers, mort le 29 janvier 1805, à Baesrode, près de Termonde. Dès l’âge de seize ans, il s’engagea comme sous-aide chirurgien dans un régiment de hussards en garnison à Gand et passa, en 1765, avec le grade d’aide chirurgien, au régiment du prince Salm-Salm qui occupait la place de Termonde. Il venait, en 1769, d’être promu au grade de chirurgien de bataillon, quand il quitta le service pour s’établir comme médecin à Baesrode. Entré dans la carrière par la voie de la pratique, il lui manquait ses grades académiques ; en 1789, l’Université de Louvain lui conféra les diplômes de docteur en médecine et en chirurgie. Il acquit beaucoup de notoriété dans la pratique de la médecine et il était surtout d’une habileté remarquable comme chirurgien. Il fut nommé maire de Baesrode par Napoléon et con-