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hors ligne, c’est dans l’entente du clair-obscur. Cette qualité se remarque dans la belle Assomption de la Vierge qu’il peignit, en 1671, pour l’église de Saint-Jacques. Il y a d’autres traces de notre peintre dans cette église; on y trouve, entre autres, son nom inscrit de sa main sur le registre de la confrérie de Saint-Roch. L’expression des figures de l’Assomption est remarquable et le coloris égale le dessin. Avec le Saint François-Xavier convertissant un chef indien, cette œuvre constitue ce que l’artiste a produit de meilleur. Le Musée possède de lui plusieurs tableaux : l’Ambassadeur, auquel s’attache encore une tradition de la gilde. Cette toile fut donnée à la corporation de Saint-Luc, en 1737, par le marchand de tableaux Jacques Myin, alors doyen de la gilde, « à condition que ses deux fils seraient affranchis des charges de la confrérie. »

La Piscine de Bethsaïde, grande toile, allégorie chrétienne; la Visite, tableau de famille; selon une mode du temps, les divers personnages sont réunis dans un beau jardin; Anvers, mère nourricière des peintres, grande composition pour un plafond, dont nous avons parlé plus haut; enfin, une Tête de femme, probablement un portrait. A la chapelle des Sœurs-Noires se trouve le pendant de la Piscine de Bethsaïde, une Guérison du paralytique. A Gand, on voit une Vision de sainte Marie-Madeleine de Pazzi. Malines et d’autres villes flamandes renferment aussi des œuvres de Boeyermans.

Ce peintre resta célibataire; il avait été exempté par la Chambre de rhétorique du paiement de la contribution annuelle, et ce fait est mentionné pour la dernière fois, à côté de son nom, entre 1670 et 1677. Une autre singulière clause le dispensait du décanat, dans la confrérie de Saint-Luc, aussi longtemps qu’il ne se marierait point.

La mère de Boeyermans était veuve, en premières noces, d’un sieur Léonard Lenaerts; quatre filles étaient issues de cette union; en 1657, Thierry fit un testament par devant le notaire De Costere, d’Anvers, par lequel il institua ses quatre sœurs ses légataires universelles et désigna pour sa sépulture le caveau de sa famille, dans l’église de Saint-Michel.

Boeyermans mourut en 1677-1678.

Ad. Siret.

BOGAERT (Henri) ou BOGARDUS, dominicain, né à Louvain , mort le 4 mars 1606, entra au couvent des Frères-Prêcheurs de sa ville natale vers le milieu du XVIe siècle. Il était doué de rares talents oratoires. Ce fut surtout à Bruges qu’il se distingua par ses prédications dirigées contre les partisans de la réforme. Il exerça aussi pendant quelque temps les fonctions de sous-prieur et de prédicateur général du couvent de Louvain. Il a traduit du flamand en latin le Jardin des prières de Bacherius, sous le titre de : Hortulus precationum variis piarum exhortationum fosculis, atque innumeris fere precum odoribus undique respersus, Lovanii, typis Joannis Bogardi, 1577; vol. in-12.

E.-H -J. Reusens.

De Jonghe, Belgicum Dominicanum, p. 81 et 156. — Quetif et Echard, Scriptores ordinis Prædicatorum, t. II, p. 361.

BOGAERT (Jacques), médecin, né à Louvain, vers 1440, mort dans la même ville, le 17 juillet 1520. — Son père, Adam Bogaert ou Bogardus, était né à Dordrecht, vers l’an 1413, et décéda le 18 mars 1483[1]. Il avait pris le grade de maître es arts, à Louvain, le 28 février 1432, et reçut le bonnet de docteur vers la fin du mois de juin 1442. Cette même année, on l’éleva à la dignité de recteur et, en 1474, il y était recteur pour la septième fois. C’est en janvier 1444, deux ans après avoir reçu le bonnet de docteur, qu’il accepta une chaire à la faculté de médecine, à laquelle était attaché un canonicat de second rang à l’église de Saint-Pierre, de Louvain. Il devint ainsi le premier professeur ordinaire prébende de cette faculté. Depuis le mois d’octobre 1436, le jeune savant, qui n’avait encore que vingt-trois ans, enseigna à la Faculté des Arts, faculté qui correspond à la Faculté de philosophie et de sciences. Comme il arrivait souvent à cette époque, il quitta la Faculté des Arts

  1. Le pèree d’Adam Bogaert s’appelait Guillaume; de là Adamus Wilhelmi.