à Bruxelles, et y fut baptisé à l’église de Saint-Nicolas, le 3 octobre 1644. Son père s’appelait Nicolas, sa mère, Françoise Joncquin. Il ne reçut qu’un prénom, Adrien, auquel on ajouta celui de François lors de sa confirmation. Il se maria en 1664, le 5 octobre, à l’église de Saint-Géry, avec Louise de Ceul; aucun enfant n’est issu, que l’on sache, de cette union, à moins qu’il n’en soit né pendant le séjour du ménage à l’étranger. Un peu plus d’un an après son mariage, c’est-à-dire le 23 novembre 1665, Boudewyns fut inscrit comme apprenti et franc-maître à la fois, dans la corporation bruxelloise de Saint-Luc. Nous apprenons, par cet acte, qu’il était élève d’Ignace Vander Stock, bon peintre de paysage et graveur. C’est donc à ce maître que notre artiste dut son talent; il est possible qu’il ait, plus tard, pris des leçons de Vander Meulen, malgré les doutes émis à cet égard par M. Van Lerius qui fait observer que, lorsque Boudewyns se rendit à Paris, en 1669 ou 1670, il était déjà franc-maître de Saint- Luc au moins depuis cinq ans et était âgé de vingt-six ans. M. Van Lerius aurait raison, si c’est réellement en 1669 ou 1670 qu’il partit pour la France, mais c’est ce qui ne nous paraît pas établi.
Une notice citée par M. Van Lerius donne la preuve que les deux compatriotes travaillèrent ensemble. On lit dans la Notice hisiorique sur les manufactures impériales de tapisseries des Gobelins et de tapis de la Savonnerie, etc., par M. Adrien-Léon Lacordaire, directeur de cet établissement, troisième édition, Paris, 1855, p. 63 : « M. Vander Meulen a fait les petites figures et une partie du paysage de douze tableaux représentant les mois, destinés à être exécutés en tapisserie pour Louis XIV. MM. Genoüels et Baudouin ont fait le reste du paysage. » En 1669 ou 1670, Genoels, chargé par le roi de dessiner pour une tapisserie le château de Marimont, près de Bruxelles, fut accompagné dans le voyage entrepris à cet effet, par notre Boudewyns. Cette particularité est relatée par Houbraken, qui donne en même temps l’itinéraire de l’excursion. Houbraken tient la connaissance du fait de Genoels lui-même. Boudewyns se trouvait donc en France à cette époque, mais cela ne prouve point qu’il venait seulement d’y arriver. Au contraire, nous semble-t-il, il est plus probable de supposer qu’il avait déjà pris pied et que son talent avait eu le temps d’être connu et apprécié. Il est certain que Boudewyns y travailla avec Vander Meulen, aima le talent de ce peintre et grava un grand nombre de ses compositions. S’il n’en reçut pas de leçons, il dut au moins profiter de sa liaison avec lui, pour perfectionner sa manière. Comme nous l’avons vu plus haut, Mariette rapporte que Boudewyns quitta Paris après la mort de Vander Meulen. C’est une grave erreur. Nous allons en donner la preuve. Les registres qui ont fourni les indications précieuses sur notre peintre, nous ont appris que celui-ci avait un frère, de deux ans plus jeune et nommé François; que ce frère, marié en 1669, eut trois enfants, qu’un de ces enfants, le plus jeune, fut un fils nommé Adrien, tenu sur les fonts baptismaux par son oncle en personne, le peintre Adrien-François, le 4 juin 1677. Voilà donc un jalon : nous savons qu’en 1677, Adrien-François était de retour à Bruxelles. En 1682, le 28 mai, nous l’y retrouvons, ouvrant son atelier à un certain André Meulebeeck; le 25 juin suivant il reçoit comme élève Mathieu Schoevaerdts, excellent paysagiste et graveur, imitateur de Teniers; enfin le 10 mars 1694, il admet encore dans son atelier son neveu et filleul, le jeune Adrien. On ignore encore si ce dernier prit sérieusement rang parmi les peintres de son époque. Boudewyns revint donc dans sa patrie bien avant la mort de Vander Meulen. Celui-ci décéda à Paris, mais quand? C’est ce que nous examinerons à l’article de ce grand peintre. Il nous suffira, en ce moment, de faire observer que la date du 15 octobre 1690, donnée par M. Villot, dans son catalogue du Louvre, ne saurait être exacte, puisqu’on a de Vander Meulen des tableaux représentant des événements arrivés en 1693. D’ailleurs M. Villot lui-même, après avoir indiqué la date de 1690 dans l’article biogra-