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des statuts, ch. I, 10 et ch. II, 3. — D’Argentré, Observations sur la coutume de Bretagne, art. 218, plos. 6. — Rodenburg, De jure quod oritur a statut. divers., tit. I, ch. I. — P. Voet, De statutis eorumque concursu. — Boullenois, Traité de la personalité et de la réalité des lois, tit. IV, ch. II, obs 46. — Paquot, Mémoires, I, 79. — Sweertius. 573. — Valère André, Bibl.,681. — Annal. Ingoldstadt. Acad. de l’année 1782. — Stockmans, Decis. 102, 5. — Vandenhane, Ad consuctud., Gand, I, 1 et XII, 1. — Burmannus, De vita Heinsii, Harlem, 1742, p. 5. — Discours de M. de Bavay, prononcé le 16 octobre 1848. — Foppens, Mss. 9939. — Archives de l’abbaye de Saint-Pierre, à Gand, publiées par .M. Huyttens. — Noblesse de Flandre, t. II, p. 43.

BOURGOIGNE (Corneille), calligraphe, né à Leffinghe, Flandre occidentale, en 1661, exécuté en 1732. Doué d’une rare habileté et d’un goût exceptionnel, il faisait à la plume des portraits et des dessins, admirables par leur netteté et leur élégance. Ces travaux lui valurent quelques places honorables, entre autres celle d’écrivain du magistrat de Bruges, mais devinrent,malheureusement, la cause de sa perte : il falsifia des actes et produisit de fausses signatures. Traduit de ce chef en justice, il fut condamné à Gand le 28 mars 1722, à la potence et à avoir la tête exposée sur une pique. Cette sentence reçut son exécution. Les œuvres de Corneille Bourgoigne sont recherchées par les amateurs de dessins ; l’une d’elles est conservée aux archives de la Flandre orientale.

F. Van de Putte.

BOURLETTE (André), homme politique, né à Liége, vers 1500, décapité à Bouillon en juillet 1569. Etant receveur du duché de Limbourg, il avait recherché et obtenu en 1538 la charge de drossart et de receveur des pays d’Outre-Meuse, devenue vacante par la mort de Servais Vander Heyden ; mais, déjà en 1549, il se démit de ces nouvelles fonctions sous le prétexte que sa qualité de Liégeois le mettait en suspicion auprès des gens du pays et lui occasionnait de nombreux désagréments. Sa position de receveur du duché de Limbourg ne présentait pas, à ce qu’il paraît, les mêmes inconvénients, puisqu’il la conserva jusqu’au moment où il fut mis à la pension. Il vint alors résider dans sa ville natale où son nom, sa grande fortune, sa familiarité avec quelques hauts et puissants personnages lui permirent de jouer un certain rôle. Il penchait depuis longtemps vers les idées nouvelles, mais il est probable que sa qualité de pensionnaire du roi d’Espagne, et surtout le mariage de sa fille avec Jean de Somme, un Liégeois qui servait le même souverain, l’obligèrent à une grande réserve. Les limiers de l’inquisition découvrirent cependant qu’il aidait les novateurs liégeois de ses avis, et qu’il leur avait conseillé d’en appeler aux tribunaux et à la diète de l’Empire, des rigueurs de leur prince-évêque contre les protestants. Un piège lui fut tendu, et, à la suite d’un bon dîner, un faux ami et un moine déposèrent contre lui. Un curieux procès s’ensuivit. Les tribunaux ecclésiastiques, fondant leur compétence sur une accusation d’hérésie, vinrent au secours des tribunaux civils, qui reculaient déjà devant une violation des vieilles lois et franchises du pays. On arrêta Bourlette dans sa maison, rue Pierreuse, et on le condamna, en janvier 1567, d’une façon non moins illégale, à la confiscation de ses biens meubles et immeubles et à un bannissement perpétuel. Puis, au lieu de le laisser aller où bon lui semblait, on le transféra des prisons de Liége dans le château de Huy. Bourlette ne se laissa point abattre ; il trouva moyen, du fond de sa prison, d’actionner ses juges, et de les poursuivre d’instance en instance pendant plus d’un an. Quand il recouvra enfin sa liberté en 1568, soit par la fuite ou par la connivence de ses gardiens, l’évêque Gérard de Groesbeck se flattait de n’avoir plus rien à craindre de lui. C’était une erreur. La bourgeoisie de Liége voyait en Bourlette un martyr de sa propre cause ; elle était prête à reconnaître en lui un chef. La réaction était triomphante à ce moment là, il est vrai, mais l’ancien receveur du Limbourg rendu à ses amis n’en était pas moins pour le régime clérical un adversaire redoutable. Il le prouva bien. En quittant sa prison, il alla droit à Aix-la-Chapelle, où il se rencontra dans la même auberge avec le baron de Lumey, Loverval et le seigneur d’Oreye, trois conspirateurs, qui le reçurent à bras ouverts. Le prince d’Orange, de son côté,