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(cathédrale de Bruges); des cariatides (château de Saint-André lez-Bruges); la Vierge et l’Enfant Jésus, la statue de Talma et des Enfants au berceau. Parmi les bustes dus à son ciseau, nous citerons ceux de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas; du graveur J. de Meulemeester, du médecin Van den Ende, de Louis de Potter, de Mme van Moerkerke, de Bruges. Quelques gracieuses figurines, les médaillons-portraits du chirurgien De Meyer et de Mme Odevaere; un camée à l’effigie de Jh. de Meulemeester, enfin des morceaux de sculpture pour les cabinets Van Huerne, De Pelaert et Winckelman, à Bruges. — Calloigne publia, avec textes français et flamand, un Recueil de statues et de figures mesurées sur le marbre et sur le modèle vivant, à Rome et ailleurs. Cet ouvrage, fort utile aux artistes, se compose de douze planches in-folio, d’un dessin très-correct. On lui doit aussi un cahier de cent cinquante études.

Appelé à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers, en août 1830, pour faire partie du jury du grand concours de sculpture (prix de Rome), il fut atteint dans cette ville d’une attaque d’apoplexie, à laquelle il succomba. Il était âgé seulement de cinquante-cinq ans trois mois. Époux de Barbe-Augustine De Wulf, il en eut quatre enfants, trois fils et une fille. Cet artiste, l’un des plus estimés de son temps, fut sculpteur du roi Guillaume Ier, directeur de l’Académie de Bruges, membre de l’Institut des Pays-Bas et chevalier de l’Ordre du Lion Belgique. Modeste et indépendant de caractère, il ne recourut jamais à la brigue et acquit peu de fortune.

Edm. De Busscher.

De Bast et Cornelissen, Annales du Salon de Gand et de l’école moderne des Pays-Bas, 1821. — Biographie des hommes remarquables de la Flandre occidentale. Bruges, 1843-1847. — Documents particuliers.

CALONNE (Charles-Antoine, comte DE), homme de guerre, né à, Hulst (Flandre zélandaise), en 1602, de Jacques de Calonne, major de cette ville, et de Marie-Françoise de Moria, mort à Madrid dans les premiers jours de l’année 1672. Sa famille était de Tournai, où, au XVIe siècle, plusieurs de ses membres furent appelés à remplir les charges d’échevin, de juré, de mayeur, de prévôt dans la magistrature municipale. A l’âge de vingt et un ans, Charles-Antoine de Calonne s’engagea, comme soldat, dans la compagnie que commandait son père. Il se trouva au siége de Breda par Ambroise Spinola (1624); à l’expédition que dirigea le marquis de Santa Cruz contre le prince d’Orange Frédéric-Henri, qui menaçait Bruges (1631); au secours de Maestricht que tenta le comte de Papenheim (1632); à la bataille malheureuse que le prince Thomas de Savoie livra aux Français à Avain, dans le Luxembourg (1635) : il avait été blessé de deux coups de mousquet devant Maestricht; à Avain il fut fait prisonnier. Ayant recouvré sa liberté moyennant rançon, il alla rejoindre sa compagnie à Louvain, qu’assiégeaient les Français et les Hollandais. Il fit encore les campagnes des trois années suivantes.

Il était parvenu, depuis 1635, au grade de lieutenant-colonel du régiment d’infanterie haut-allemande du comte d’Hooghstraeten, après avoir passé par ceux d’enseigne (alferez) et de capitaine. En 1639, le cardinal-infant don Fernando, gouverneur général des Pays-Bas, lui donna l’ordre de se rendre en Espagne, pour y servir en qualité de sergent-major du régiment du marquis de Molenghien. Pris par les Hollandais à sa sortie du port de Mardyck et conduit sur le territoire de la république, il y subit six mois de captivité, après lesquels il revint dans les Pays-Bas catholiques, d’où il partit de nouveau pour la destination qui lui avait été assignée. Ayant rejoint, à l’armée de Catalogne, le régiment de Molenghien, dont il devint bientôt le mestre de camp, il prit part aux deux siéges de Tarragone : l’un par les troupes royales (1640), l’autre par les Français (1641); au secours que le marquis de Torrecusa fit entrer dans Perpignan (décembre 1641); à la prise de Monzon (1643), de Lerida (1644); à la défense de cette dernière place que le général français comte d’Harcourt était venu attaquer (1646) : sa belle conduite dans ces différentes occasions lui valut