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M. Ph. Blommaert a publié ce texte flamand.

M. Fr. De Potter, de Gand, connu par un important travail sur les communes de la Flandre, publié en collaboration avec M. Bouckaert, a retrouvé le texte primitif de cette chronique, beaucoup plus complet et tel qu’il avait été rédigé en flamand par les frères Van Campene. Il vient de le mettre au jour sous le titre de Dagboek van Cornelis en Philippe van Campene. Gent, Annoot-Braekman, 1870.

Il est fâcheux que la première partie n’ait pas pu être découverte; elle comprenait des détails intéressants sur le Compromis des Nobles et les faits qui en ont été la suite. Il en est de même de la troisième partie, qui s’étend jusqu’à l’an 1585. — Corneille van Campene est aussi auteur du Bouck van den Geslachte van De Campene (1566), manuscrit infolio de cent cinquante-sept pages, conservé à la bibliothèque de l’Université de Gand (n° 638). Les Van Campene, tout en appartenant à la noblesse flamande, ne croyaient par déroger en faisant le commerce.

Aug. Vander Meersch.

De Potter, Dagboek van Cornelis en Philippus van Campene. Introduction. Eendragt, 21 juillet 1867, N° 2.

CAMPENHOUT (François VAN), artiste lyrique et compositeur, né à Bruxelles en 1780, mort en 1848. Il fit ses premières études musicales avec le violoniste Pauwels et quitta, très-jeune encore, le bureau du procureur, où son père l’avait placé, pour suivre ses goûts artistiques. D’abord violoniste surnuméraire à l’orchestre du théâtre de la Monnaie, puis ténor dit hautee-contre au théâtre de Gand, il ne tarda pas à se faire une réputation comme chanteur. Bruxelles, Anvers, Brest, Paris, Amsterdam, La Haye, Rouen, Lyon, Bordeaux applaudirent successivement sa jolie voix dans les rôles des opéras alors à la mode. En 1828, Van Campenhout termina sa carrière dramatique et vint se fixer à Bruxelles. Comme compositeur, notre compatriote a laissé un nombre assez considérable de travaux, dont la nomenclature se trouve dans la Biographie générale des musiciens, de M. Fr. Fétis. Parmi ces travaux, nous citerons : Grotius ou le château de Lowesteyn, opéra en trois actes, joué pour la première fois à Amsterdam; le Passe-partout, opéra en un acte, joué à Lyon; l’Heureux Mensonge, opéra en deux actes, joué à Bordeaux; Diane et Endymion, ballet. Ses œuvres inédites se composent d’opéras, de chœurs, de cantates, de messes, de symphonies, etc. Mais ce qui a rendu le nom de Van Campenhout très-populaire, c’est le chant national de Belgique, qu’il composa lors de la Révolution de 1830, sous le nom de la Brabançonne. Ce chant a de l’ampleur, de la franchise, du naturel et, comme l’a dit M. Fétis, de la force rythmique. Il a été arrangé en harmonie militaire et à grand orchestre et il produit toujours un puissant effet sur les auditeurs. Les célèbres compositeurs contemporains, notamment Litolff, ont fait de la Brabançonne le thème de compositions qui ont vulgarisé notre hymne national. Lors de la Révolution belge, Van Campenhout entonnait lui-même la Brabançonne dans les rues et les établissements publics avec un succès qui tenait du délire. L’effervescence du moment ne fut pas la seule cause de ce succès, car, aujourd’hui comme alors, le rythme de ce chant pénètre et enlève.

Ad. Siret.

Fr. Fétis, Biographie générale des Musiciens, 2me édition.

CAMPENSIS (Jean), hébraïsant, né à Campen (ancien Brabant). XVe siècle. Voir Jean van Campen.

CAMPESTER (Laur.), humaniste, né à Diest. XVIe siècle. Voir Vandevelde (Laur.).

CAMPIN (Robert) ou CAMPAIN, peintre d’histoire du XVe siècle. Quoiqu’on ait bien peu de données sur cet artiste, il nest point permis de le passer sous silence. En 1426 se forma, à Tournai, la corporation des peintres; parmi ses chefs et, sans doute, ses fondateurs, se trouvait en cette année Robert Campain, qui passait pour un artiste de premier ordre. Les élèves qu’il forma tendent à prouver l’exactitude de cette tradition. En effet, outre Jacques Daret, qui fut créé prévôt de Saint-Luc le jour de sa réception, Campain eut la