Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 3.djvu/196

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étaient battus de verges. Beckerzeel, pour justifier ces exécutions sommaires, alléguait que le prédicant s’était permis de prêcher dans des lieux « non permis », et que ses adhérents étaient armés. Le châtiment infligé aux sectaires de Grammont hâta la conclusion de l’accord que Casembroodt était chargé de négocier avec le consistoire d’Audenarde pour faire restituer aux catholiques les églises dont les réformés s’étaient emparés et reléguer les prêches hors des murs. Pendant deux mois, Casembroodt seconda le comte d’Egmont avec le même zèle et la même énergie. Bernard de Mérode, un des confédérés les plus résolus, mandait de Malines au comte Louis de Nassau, le 29 octobre 1566 : « Le seigneur de Beckerzeel a tellement besoigné à Gand avec ceux de la religion qu’il y a environ mille ou quinze cents personnes qui ont signé et promis obéissance et fidélité, moyennant la prêche libre hors la ville. » Ce zèle excessif exposa Casembroodt à l’animadversion de ses anciens amis, sans lui mériter le pardon du parti espagnol.

Le duc d’Albe se montra implacable à l’égard du conseiller qui avait exercé tant d’influence sur le comte d’Egmont. Le 9 septembre 1567 avait été fixé pour l’arrestation de cet infortuné seigneur et de son collègue le comte de Hornes. Ce jour-là, de grand matin, deux capitaines espagnols se postèrent dans une maison située vis-à-vis de celle qu’occupait Beckerzeel (à Bruxelles), le suivirent lorsqu’il sortit pour aller dîner et l’arrêtèrent quand il redescendit dans la rue. Il fut conduit d’abord à la prison du Truereborch, puis transféré dans le donjon de Vilvorde. Il y subit de nombreux interrogatoires pendant le procès du comte d’Egmont, et on le mit plusieurs fois à la torture afin de lui arracher des aveux qui auraient pu accabler son ancien maître. Condamné à mort le 9 août 1568, par l’odieux Conseil des troubles, il fut exécuté à Vilvorde le 15 septembre. Associé à la destinée du comte d’Egmont, il n’avait pas su triompher des irrésolutions de ce personnage ni entrevoir le funèbre dénoûment d’une opposition très-loyale, sans contredit, mais tout à fait impuissante, parce qu’elle manquait d’un but précis. Il faut plaindre Casembroodt et non le louer outre mesure. Après l’expulsion des Espagnols, Nicolas Casembroodt, pensionnaire de la ville de Bruges, obtint pour sa pupille, l’unique enfant du gentilhomme décapité, la rétrocession de la seigneurie de Beckerzeel.

Th. Juste.

Foppens, Bibl. belg. — Te Water, Verbond der edelen.Correspondance de Philippe II, tirée des archives de Simancas. — Archives de la maison d’Orange-Nassau, etc.

CASENS (Gilles), écrivain ecclésiastique, né à Ninove, mort au mois de juin de l’an 1629. Bachelier en théologie, il devint moine de l’abbaye des Prémontrés, à Grimberge ; s’y étant bientôt fait connaître par ses profondes connaissances et son éloquence, ses supérieurs l’envoyèrent en Allemagne afin d’y combattre l’hérésie. Il écrivit : Tractatus adversus Hæreticos, dans lequel il réfute vivement les doctrines de Luther. On suppose qu’il mourut de mort violente, car on trouva son cadavre le 14 juin 1629, dans les environs de Magdebourg, plusieurs jours après son décès.

Aug. Vander Meersch.

Piron, Levensbeschryvingen van Mannen en Vrouwen, byvoegsel.

CASPIUS (Georges), médecin, né dans le Hainaut, est surtout connu par ses controverses avec Grangier, docteur de la Faculté de Paris, à l’occasion des doctrines de Botal sur la saignée. On sait que ce dernier médecin, bien qu’il ne considérât la saignée que comme déplétive, conseillait d’en user largement dans presque toutes les maladies. On a de lui : 1o Ad Bonaventuræ Grangerii Admonitionem de cautionibus in sanguinis missione adhibendis Responsio, quà Leonardi Botalli libellus de curatione et sanguinis missione defenditur ; Basilæ, 1580, in-8o ; Parisiis, 1581, in-8o. — 2o Castigatio Bonaventuræ Grangerii, seu Villici, Animadversionis adversus Leonardum Botallum ; Basilæ, 1582, in-8o.

G. Dewalque.

Eloy, Dictionnaire de médecine.

CASSANDER (Georges), écrivain ecclésiastique, né à Bruges, le 24 août 1513,