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pouvait attendre de son grand savoir, de son expérience et de son zèle pour la religion catholique. Il était si haut placé dans l’estime de Charles-Quint qu’il assista à tous les conseils que l’empereur tint dans les Pays-Bas et qu’il reçut de celui-ci plusieurs missions importantes. C’est ainsi qu’en 1533 il fut envoyé avec le légat du pape auprès des princes protestants de l’Allemagne pour leur faire abandonner les doctrines de Luther et les ramener aux décisions du dernier concile général. A la fin de l’année 1538, Marie de Hongrie le députa à Gand avec Adolphe de Beveren, pour faire rentrer les révoltés sous l’obéissance de leur souverain, les engager à payer les aides et prendre des informations contre les rebelles. En 1555, De Briaerde assista avec Granvelle, Viglius, le duc de Medina-Cœli, le comte de Lalaing et De Bugnicourt aux conférences de Marcq, près de Gravelines, pour traiter de la paix avec les ambassadeurs français sous la médiation de la reine d’Angleterre. Habile diplomate, De Briaerde s’est fait, en outre, une réputation de profond jurisconsulte par son Traité sur le mode de procédure suivant le droit écrit, ouvrage dont l’utilité lui avait été démontrée durant sa longue carrière de magistrat. Ce livre ne parut qu’après sa mort et porte le titre suivant : Tractaet hoe en in wat manieren dat men nae dispositie van geschreven rechten schuldich is en behoort te procederen in accien, personnele, criminele, reele, mixte, ende ook in beneficialibus; gemaect by M. Lambrecht de Royaerde (Briaerde), riddere, en in siner tyd president van den grooten rade van Mechelen, Thantwerpen, 1562. L’ouvrage, dit l’avertissement, peut également servir pour les procès qu’on porte au parlement de Paris et aux cours provinciales de France, ainsi qu’aux conseils provinciaux des pays situés en deçà. L’auteur appuie chaque article sur la législation et la jurisprudence. Quoique l’ouvrage soit en flamand, — chose assez rare pour cette époque, — quelques remarques et des paragraphes entiers sont écrits en latin. En considérant que la pratique civile de Wielant ne parut qu’en 1558 et celle de Damhoudere en 1567, on peut regarder celle de Briaerde comme une œuvre originale, dont l’utilité devait alors être très-grande. De Briaerde y rappelle ses Concilia qui n’ont jamais vu le jour; il serait donc le premier arrêtiste belge et Nicolas Heems et Nicolas Everardi doivent être considérés comme ses successeurs. D’après un auteur presque contemporain, Hardouin, qui a fait sa biographie, que nous ne possédons plus, Lambert de Briaerde aurait été le plus grand magistrat de son époque; d’après Sanderus, il fut un homme très-savant; et suivant le témoignage de Foppens, le plus grand jurisconsulte de son temps. Érasme et ses amis l’estimaient hautement. Une année avant sa mort il s’était désisté de la présidence du conseil de Malines. Son tombeau se trouve à l’église de Saint-Jean de cette ville. Sweertius parle par erreur d’un Claude de Briaerde, jurisconsulte, qui n’a jamais existé et auquel il attribue divers faits concernant notre personnage.

Britz.

Le Recueil généalogique des familles originaires des Pays-Bas, p. 70. — Fleury, Histoire ecclésiast., t. XXVII, année 1533. — Gachard, Correspondance du Taciturne, t. I, p. 60. — Papiers d’état de Granvelle, t. IV, p.425. — Maimbourg, Hist. de Luther, liv. 3, p. 186, n° 4. — Mss. 9938, 9939, 5931 et 2796 de la Bibl. royale. — Paquot, Mémoires, t. II. — Van Ghistel, Hist. Mechlin., t. I, p. 20. — Butkens, Sup. aux Trophées du Brabant, t. II, p. 316 et suiv. — Hoynck van Papendrecht, Annal., t. I et II, p. 53. — Sweertius, Athen. Belg., p. 178 et 508.

BRIALMONT (Dismas DE) ou DE BRIAMONT, prédicateur, né à Malines, en 1574, décédé dans la même ville, le 25 juin 1652. Issu d’une ancienne famille noble, qui avait été ruinée par les désastreux événements qui affligèrent le XVIe siècle, la misère força son père à s’adonner à un travail manuel pour subvenir aux besoins de sa famille. Antoine De Mol, doyen du chapitre de Saint-Rombaut, se chargea de l’éducation du jeune De Brialmont et il le plaça au collége du Pape, à Louvain, dont Jacques Janssonius était alors président. Il passa ses licences en théologie l’an 1599, et devint, en 1602, chanoine gradué de la métropole de Malines. L’année suivante, il fut appelé à remplir pendant quelques mois les fonctions pastorales à l’église de Notre-Dame au delà de la Dyle, en cette ville. La po-