Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 3.djvu/40

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il est connu par ses efforts pour attirer l’attention sur la fontaine du Tonnelet, source minérale qui était restée dans l’abandon, malgré les éloges de Tissot, de Lucas et d’autres auteurs. Briart, que sa profession mettait en rapport avec beaucoup d’étrangers, soutint la réputation de ses eaux, malgré l’avis contraire de R. de Limbourg, et il réussit à faire partager ses vues à un Anglais qui, à son inspiration, acheta le terrain avoisinant la source et y fit construire un bâtiment renfermant des bains chauds et froids et une piscine assez vaste, entourée de charmilles qui existent encore. C’est le premier établissement de bains qui ait été créé à Spa (1775); il contribua puissamment à la vogue du Tonnelet. Plus tard l’Anglais, acquéreur du terrain, quitta Spa momentanément, confiant son établissement à Briart qui en avait la direction; mais on n’eut plus de nouvelles de lui et le directeur devint ainsi propriétaire. En 1802 parut sa première brochure : Spa. — Fontaine minérale du Tonnelet et ses propriétés médicinales. Projet d’amélioration et d’embellissement, présenté au gouvernement français et dédié aux buveurs d’eau de Spa, par Briart, ancien pharmacien, propriétaire de la maison et des bains minéraux du Tonnelet près le bourg de Spa; 17 pages in-8o sans date. En 1803, il fit paraître Le Trésor de la nature, révélé par les eaux minérales du Tonnelet; Liége, Latour, an xi, 40 pages in—4°. La préface paraît due à Dethier. Nous ne connaissons pas d’autres détails sur la vie de Briart, qui mourut célibataire.

G. Dewalque.

BRICQUET (Philippe), arrêtiste, né à Mons dans la première moitié du XVIIe siècle, mort dans la même ville le 19 novembre 1708. Il fut nommé, le 21 février 1681, conseiller à la Cour souveraine de Hainaut. Sa vie s’écoula calme et paisible sans le moindre incident. Si son nom est arrivé jusqu’à nous, c’est seulement parce qu’il nous a laissé un recueil d’arrêts rendus par la Souveraine Cour et qu’il avait formé lui-même. Ce recueil, dont la plupart des anciens avocats au conseil du Hainaut possédaient une copie, a pour titre : Points notables jugés par la Cour. Il renferme des arrêts rendus pendant le XVIIe siècle et se termine par une table alphabétique des matières et des questions jugées; elles roulent toutes sur des points intéressants du droit coutumier. Les arrêts sont rapportés d’une manière plus brève que dans les recueils des conseillers Tahon et Hennekinne. Nous avons vu un exemplaire de ce volume avec le titre : Arrêts de la noble et Souveraine Cour à Mons, recueillis par M. Bricquet, conseiller d’icelle.

J. Delecourt.

Ad. Mathieu, Biographie Montoise.

BRICX (Eustache ou Stassaert), magistrat, né à Bruges; mort dans cette ville, le 26 août 1436. Avant d’être nommé écoutète de la ville de Bruges, Eustache Bricx avait rempli les fonctions de receveur général de Flandre et montré un grand zèle pour répondre à la confiance que le duc Philippe de Bourgogne plaçait en lui; mais les Brugeois ne pouvaient lui pardonner d’avoir, dans une occasion mémorable, contesté à la commune le droit de prendre les armes et il était d’ailleurs, au dire de Despars, fort impopulaire à cause de son avarice. Eustache Bricx fut nommé écoutète, le 9 du mois de juin 1435. Au mois d’août de l’année suivante, les milices brugeoises, qui s’étaient rendues à l’Écluse pour s’opposer au débarquement de la flotte anglaise, furent insultées par le gouverneur de la ville, qui refusa de les laisser pénétrer dans ses murs. Pleines d’indignation et le cœur avide de vengeance, ces milices, ainsi que les corps des métiers, se réunirent tumultueusement sur la place du marché, à Bruges, et se rendirent à la maison de Dolin de Thielt, où se trouvaient réunis tous les magistrats de la ville. Loin de se calmer à la voix des magistrats, l’irritation populaire ne fit que s’accroître; à ce moment Eustache Bricx osa recourir aux menaces, il chercha à se saisir, sur la place du Marché, de la bannière du duc qui, d’après une charte de 1407, ne pouvait en être en levée sans que l’assemblée du peuple se rendit coupable de sédition. Le peuple furieux, se précipitant sur lui, l’immola sans pitié (26 août 1436.) Son cadavre resta étendu au coin de la rue de Breydel et de la place du marché, jusqu’à ce que