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en instruisît le comte. En ce moment-là, le roi catholique avait à cœur de faire la paix avec l’Angleterre, et il désirait que l’empereur et ses alliés députassent des commissaires en Espagne, pour intervenir à l’accommodement qui se traitait entre ses ministres et l’ambassadeur de Charles Ier. Bruneau se rendit auprès du duc de Bavière et de l’électeur de Mayence, afin de leur faire goûter les vues de son souverain.

Lorsque le marquis d’Aytona (voir ce nom) fut parti pour Bruxelles, il fut chargé de la gestion intérimaire de l’ambassade, et le roi lui donna le titre de son résident. La légation de Vienne était, à cette époque, la plus importante peut-être qu’eût l’Espagne; le marquis de Cadereita et le comte d’Oñate, qui y remplacèrent successivement le marquis d’Aytona, trouvèrent dans Bruneau un auxiliaire dont le concours leur fut précieux. C’était lui qui toujours allait traiter, avec le duc de Bavière et les électeurs ecclésiastiques, les affaires pour lesquelles des démarches personnelles auprès de ces princes étaient jugées nécessaires. Le roi commit aussi à ses soins la distribution et la comptabilité des sommes considérables qu’il faisait passer en Allemagne et qui devaient être employées dans l’intérêt de sa politique. Il mourut, comme nous l’avons dit, à Vienne, le 18 août 1634, fort regretté du cabinet de Madrid; laissant la réputation d’un iliplomatc actif, vigilant, habile, et qui avait surtout une grande expérience des affaires de l’Allemagne et du nord de l’Europe. Il avait épousé Catherine d’Agua.

Les archives du royaume renferment plusieurs volumes de lettres adressées par Jacques Bruneau aux archiducs Albert et Isabelle et au secrétaire d’État Suarez de Argüello. Elles sont en espagnol, langue qu’il parlait et écrivait comme la sienne propre.

Gachard.

Archives générales du royaume : fonds de la secrétairerie d’État espagnole et de la Chambre des comptes; collection des cartulaires et manuscrits. — Archives du département du Nord : fonds de la Chambre des comptes de Lille.

BRUNEAU (Robert), artiste graveur ou graveur-amateur, travaillait à Anvers, au dire de Nagler (Kunsler lexicon) et de Charles Le Blanc (Manuel de l’amateur d’estampes), dès les premières années du XVIIe siècle. Ils ne citent de lui que deux de ses productions : une Allégorie contre le calvinisme, datée de 1611, et le portrait du réformateur Jean Calvin.

Edm. De Busscher.

BRUNONIS (Henri), jurisconsulte, né à Liége. XVe siècle. Voir Piro (Henri de).

BRUNUS (Louis), écrivain, poëte latin. XVe siècle. Voir De Bruyne (Louis).

BRUSLÉ DE MONTPLEINCHAMP (Jean-Chrysostôme), polygraphe, né à Namur, le 15 février 1641, mort à Bruxelles, le 29 décembre 1724. Il a été établi que le nom de Montpleinchamp appartient à sa famille, et que celui, de Bruslé n’était qu’un nom d’emprunt adopté par son père, fourbisseur de son état. Il reçut une bonne et solide instruction qu’il compléta par de longs voyages; à son retour, il entra dans la Société de Jésus, mais ne sut y rester : sa morgue, sa vanité étaient telles qu’on dut l’inviter à s’en retirer. Ayant par sa conduite provoqué les mêmes répulsions dans une autre maison de l’ordre, il finit par s’établir à Bruxelles comme prêtre séculier. Doué d’une facile élocution et suivant en ses discours une judicieuse méthode d’exposition, il brilla bientôt par l’éloquence de la chaire, et l’empereur Charles VI ne tarda pas à le nommer son prédicateur. Après avoir été chapelain de l’électeur de Bavière et musicien de sa chapelle, il devint aumônier de l’électrice Therèse-Cunégonde de Sobieski. Cette position lui laissait des loisirs qu’il consacra à l’histoire du pays, et lui fit concevoir le projet d’en publier les annales par époques, depuis le règne des ducs de Bourgogne jusqu’au XVIIIe siècle, projet qu’il réalisa en partie. Il a laissé un grand nombre d’autres publications, la plupart oubliées et qui, bien que médiocres par le style et par les idées, offrent cependant encore une mine utile à exploiter. Consciencieux, étudiés, louables même sous le rapport de l’exactitude des faits, les premiers essais de Bruslé suffirent à lui valoir un certain renom.