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1586, mort, en 1649. Voir Bourgogne (Nicolas de).

BURIUS (Guillaume), écrivain ecclésiastique, né à Bruxelles, en 1618, mort en 1700. Voir Bury (Guillaume de).

BURRUS (Pierre), poëte, théologien, né à Bruges. XVe siècle. Voir De Bur (Pierre).

BURTIN (François-Xavier), médecin, naturaliste, né à Maestricht (ancien Limbourg), en 1743 ; mort à Bruxelles, le 9 août 1818.

D’après quelques biographes, son père était conseiller du prince-évêque de Liége et cette position facilita, peut-être, la première éducation de son fils. Celui-ci, après avoir terminé ses humanités à Maestricbt, se rendit à l’Université de Louvain, où il suivit plus particulièrement les cours de philosophie et de médecine. Il reçut ses grades, dans cette dernière faculté, en 1767, et devenu docteur, il alla exercer son art à Bruxelles, tout en continuant à céder à son penchant naturel pour les études scientifiques. Afin de suppléer à l’insuffisance de ses ressources, il crut devoir traiter spécialement les maladies syphilitiques dont ses confrères n’aimaient guère alors à s’occuper. C’était, en outre, un prompt moyen de se faire connaître ; aussi se fit il rapidement une clientèle et sa réputation grandit si bien que le prince Charles de Lorraine, alors gouverneur des Pays-Bas, ne tarda pas à le nommer son premier médecin. Des circonstances favorables lui permirent bientôt de révéler son savoir sous d’autres rapports : Marie-Thérèse signa, le 16 décembre 1772, les lettres patentes érigeant l’Académie impériale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, et Burtin ne tarda pas à prendre une place éminente au sein de cette société savante.

Au XVIe siècle, la science de la nature avait eu, selon l’expression de Charles Morren, son double triumvirat : Charles de l’Écluse, Dodoens et De Lobel, comme botanistes ; Vésale, Van Helmont et Spiegel, comme anatomistes ; l’érection de l’Académie allait faire revivre cette brillante époque. En effet, à côté de Nélis, De Witry, Mann et Needham vinrent prendre place Robert de Limbourg, De Launay et Burtin. L’esprit scientifique se réveilla même si bien, que, dans plus d’un mémoire publié par ces modestes savants, on découvre de véritables traits de génie. La première moitié de la vie de Burtin fut consacrée à l’étude des sciences, la seconde embrasse plus particulièrement l’étude des beaux-arts, et les troubles politiques expliquent, en quelque sorte, cette division de travaux intellectuels. Sur la recommandation du prince Charles, Burtin fut chargé d’abord par l’empereur Joseph II de rechercher les productions naturelles utiles qui n’avaient pas suffisamment attiré l’attention et qui pouvaient devenir pour la nation une source de richesse. Il utilisa si heureusement cette occasion de déployer son talent d’observateur et de manifester ses connaissances, qu’il fut nommé conseiller du gouvernement général et qu’en 1784 l’Académie le nomma membre titulaire, après avoir couronné son mémoire sur les végétaux indigènes qui peuvent remplacer les exotiques.

Dès l’année 1781, il avait publié à Harlem un ouvrage sur les bois fossiles découverts dans les Pays-Bas. Dans le cours de la même année parut un voyage minéralogique de Bruxelles à Court-Saint-Etienne par Wavre. L’année suivante il publia à Londres, sans nom d’auteur, des réflexions sur la fabrication du fer et de l’acier dans la Grande-Bretagne. Enfin, en 1784, parut son œuvre capitale : Oryctographie de Bruxelles, ou description des fossiles tant naturels qu’accidentels découverts jusqu’à ce jour dans les environs de cette ville. Ce volumineux ouvrage, de format in-folio, enrichi de nombreuses planches coloriées, est encore consulté de nos jours. Burtin se proposait surtout d’exciter ses concitoyens à étudier la nature des pierres qui forment des trésors autour de la capitale, et il fut conduit vers cette étude par sa conviction, que la connaissance des corps naturels constitue la source unique de la matière médicale. Frappé de la profonde insouciance avec laquelle on accueillait dans son pays une science qui formait, selon lui, la base de toutes les autres, il s’attacha, non-seulement à faire valoir les avantages d’un