Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 7.djvu/450

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un moment après, celui-ci put amener à son frère un autre guerrier de distinction, le comte de Gueldre Renaud.

En 1391, le seigneur d’Aerschot fut choisi par Jeanne de Chàtillon, comtesse de Blois, pour l’un de ses exécuteurs testamentaires. Lui et son frère aîné réclamaient alors, par-devant le parlement de Paris, les biens de Béatrix de Mont-Royal, dont la possession leur était contestée par le comte de la Marche et d’autres seigneurs. Il intervint ensuite, à plusieurs reprises, dans les querelles de Jean d’Avesnes, comte de Hainaut, contre le roi de France Philippe le Bel et Guy de Dampierre, comte de Flandre. Lorsque le roi fit arrêter Jean d’Avesnes, Godefroid, avec les Châtillon, se constituèrent les répondants du comte envers le monarque (6 octobre 1292). Plus tard lui et son frère, le duc Jean Ier, voulurent s’interposer entre les comtes de Hainaut et de Flandre, qui étaient en désaccord surtout au sujet de la possession de Lessines et de Flobecq. Ils consentirent à occuper le château du Quesnoy pendant la durée des trêves. Après avoir conclu une convention au sujet de leur différend, Guy de Dampierre et Jean d’Avesnes n’avaient plus qu’à en régler l’exécution ; Godefroid de Brabant et Jean de Dampierre furent acceptés pour arbitres, le 28 mai 1295, et prononcèrent ensuite leur sentence, » entre Lessines et l’arbre de Wannebecq « . Elle fut favorable à Guy, mais le comte de Hainaut, malgré sa promesse formelle de faire remettre le 15 juin, à Courtrai, les documents dont on pouvait tirer parti contre son adversaire, manqua à sa parole.

Une crise allait éclater. Jean Ier était mort ; la France et la Flandre ne devaient pas tarder à entrer en lutte, et le comte de Hainaut se préparait à se rattacher à la France. Godefroid de Louvain se trouvait en Brabant, en présence de son neveu Jean II, qui avait épousé Marguerite d’York et qui secondait les efforts de l’Angleterre. Le 13 août 1291, il était assez en faveur pour être choisi, avec d’autres barons, comme arbitres des différends des comtes de Luxembourg et de Bar.

Le seigneur d’Aerschot était encore, le 17 juin 1296, à Bruxelles, où il arrangea un débat survenu entre la gilde de la draperie et les béguines de cette ville. Il se rendit ensuite, le 16 octobre de la même année, à Brühl, près de Cologne, où il s’opéra un rapprochement complet entre lui et l’archevêque de Cologne, Sifroi. Il déclara s’allier avec ce prélat, de l’avis de ses conseillers et familiers, en considération de l’amitié que Sifroi avait pour lui et des avantages et secours que celui-ci pouvait lui procurer. Il promit d’assister l’archevêque contre tous ses ennemis, sauf contre l’empereur, le roi de France et son seigneur et parent, le duc de Brabant, » contre lesquels, ajouta-t-il, il ne peut, ni ne doit m’aider. Et si dans la suite, dit-il encore, le duc se laisse gouverner par mes conseils, je m’engage à négocier entre lui et Sifroi une paix qui conserve à chacun leurs droits. « Mais, loin de reconquérir son influence, Godefroid la vit diminuer de jour en jour et partit pour Paris, où il vécut honoré de la confiance du roi Philippe le Bel.

Quand le roi d’Angleterre abandonna la cause de la Flandre et que Guy de Dampierre vit son pouvoir décroître, Godefroid reparut en Brabant et bientôt y commanda pour ainsi dire en maître. Son premier soin fut d’opérer une réconciliation entre les princes des Pays-Bas, dans l’intérêt du monarque français, son protecteur, et sans grand souci de la réputation de son neveu. Sous son inspiration et celle du connétable Raoul de Clermont, Jean II s’engagea à faire des pèlerinages et à fonder des chapellenies pour l’âme du comte Florent de Hollande, comme s’il avait été complice de sa mort (12 juillet 1300). Puis le comte de Hainaut, qui était devenu aussi comte de Hollande après la mort de Jean, fils et successeur de Florent, se réconcilia avec les seigneurs de Kuyk et de Heusden. Godefroid contribua aussi à la conclusion d’un traité d’alliance entre son neveu et l’archevêque de Cologne Wicbold (14 août 1300) et d’une convention entre celui-ci et le comte de Hainaut (17 août 1300).