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GUILLAUMK DE DAMPII’.I !

Marquette, de Lille, de 50 bonniers de marais ; celle de 141- bonniers du bois de Raches à l’abbaye de Flines et l’abaiidoii du pacage daas les marais de l-’lines à la même communauté et aux habitants de six villages voisins. La comtesse Marguerite était eu désaccord avec l’abbaye de Saiut-Bavon au sujet de l’exercice de la haute justice daus le village de Watrelos, près de Lille, et de la propriété d’un bien dit Onlcndf ; elle et Guillaume, son fils, s’en remirent k ce sujet à des arbitres, au mois dejanier 1247-124S et, plus tard, acceptèrent leur déeisiou au sujet d’0<//fWc, le 15 mai suivant, et celle relative à la juridiction de Watrelos, le 21 juin 1249. Guillaume, comte de Hollande, ayant été élu roi des Romains en haine de l’empereur Frédéric II, les d’Avesnes, ses beaux-frères, sollicitèrent son appui contre Marguerite et les Dampierre. Ce fut ta la suite de leurs excitations que Florent, frère de Guillaume et régent de Hollande, attaqua la Flandre et y causa de grands dommages, mais il fut repoussé et forcé de signer, le 7 juillet 124S, un traité désavantageux, par lequel il reconnaissait les droits de suzeraineté de la Flandre sur la Zélande, traité que le roi Guillaume confirma à son tour, au mois de septembre. La comtesse Marguerite, loin de se montrer, comme on l’a dépeinte, l’ennemie implacable des d’Avesnes, parut, au moins à cette époque, vouloir jouer le rôle de médiatrice. Aumoisdejanvierl248-1249, les d’Avesnes renoncèrent ii leurs droits sur la Flandre impériale, le fief des comtes de Flandre en Angleterre, la gavenne et la chàtellenie de Cambrai ; quant k la comtesse, elle manifesta solennellement l’intention de s’entremettre ])our que les Pampicrre renon< ;assent ii diiïérents hommages et à une somme de 00,000 livres qu’ils avaient réclamée. En 1250, une sorte de congrès eut lieu à Bruxelles. On y sanctionna la paix conclue entre Marguerite, d’une part, et le roi Guillaume, au sujet de la Zélande ; le duc de Brobant s’engagea k soutenir la comtesse si l’on ne respectait pas ses droits et ses domaines ; enfin 1* légat du i)a])e Innocent IV, dont Fin" fluence et lit d’autant plus grande que la cour de Rome avait fait élever au trône le comte de Hollande, se prononça dans le même sens, comme Innocent IV le fit lui-même, h. 14 juillet. Eu janvier 12 49, Guillaume de Dampierre était déjà parti pour l’Egypte, où il suivit saint Louis et où il se distingua par sa vaillance. 11 y fut aussi fait prisonnier, comme le monarque et toute son armée. Pans un passage de son livre, Joinville parle du comte de Flandre comme ayant quitté le roi au mois de mai 1250, après le traité conclu avec les Sarrasins ; mais ailleurs il le cite plusieurs fois parmi ceux qui allèrent avec saint Louis à Saint- Jean d’Acre, et cette fois il a raison, car le roi parle de Guillaume dans une lettre qu’il envoya en France et qui est datée du mois d’août. Le jeune comte de Flandre ne revint dans son pays natal que j)our y périr d’une façon tragique. Le seigneur de Trazegnies ayant convoqué ses voisins à un grand tournoi, le 12 juin 1251, Guillaume de Dampierre y parut et y déploya une adresse merveilleuse. Ses adversaires cédaient devant lui, lorsque, tout à coup, une troupe de chevaliers l’attaqua par derrière, lui et les siens, et les frappa sans pitié, (iuillaume tomba sous les pieds des chevaux : quand on le releva, ce n’était plus qu’un cadavre. Sa mort, que l’on attribua à une trahison des d’Avesnes, fut le signal d’une guerre qui fut fatale à la fois à la Flandre et au Hainaut et qui ne se termina qu’en 1 25 C . G uillaume n’ayant pas laissé d’enfants, ses droits passèrent il son frère Guy, avoué de Béthune, qui opéra le relief du comté de Flandre au mois de février 1252. Sa veuve lui survécut de plus de trente années ; elle conserva la ville et la ehûtellenie de Courtrai, dont elle se qualifiait la dame et, en mai 1273, elle renonça au restant de son domaine au profit du comte Guy, moyennant nue rente annuelle de 4,500 livres. Les événements de la vie de Guillaume de Dampierre ne nous ont été racontés ni en détail, ni avec exactitude.