Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 8.djvu/256

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GUILLAUME IV fouctioiis de lecteur ou professeur, qu’on lui avait dcjà confiées antérieurement. On avait donc reconnu l’inanité des reproches dont on l’avait accablé. Sa conduite paraît d’ailleurs avoir été des plus correctes. Lorsque l’évèque de Cambrai Pierre d’Ailiy, après une enquête, le fit citer devant sa cour et lui fit lire les opinions attribuées à Gilles le Chant-e, il les rejeta comme contraires à la foi, et attesta cette opinion dans un écrit signé de sa main. Accusé d’avoir adopté ou propagé d’autres erreurs, il nia aussi avoir soutenu les unes et tacha d’expliquer les autres. Averti par le prélat qu’il serait entendu dans sa défense, il protesta de sa parfaite soumission à l’Eglise et annonça la ferme intention d’abjurer toutes les propositions hérétiques ou scandaleuses dont l’évèque ou ses délégués le jugeraient coupable, s’en remettant d’avance et sans vouloir se défendre, à tout ce qui serait décidé. Après avoir pris l’avis de plusieurs théologiens et, entre autres, du prieur des dominicains de Saint-Quentin, inquisiteur, Pierre d’Ailiy déclara Hildernisse suspect d’aoir partagé les erreurs de Gilles le C hantre. 11 fut condamné à les abjurer solenuellement, d’abord dans le palaisépiscopaldeCambrai,puisàSainte- (iudule de Bruxelles, et enfin dans le Béguinage de la même ville. Tout en avouant qu’il ne possédait pas de preuves complètes contre l’accusé, qu’il n’existait à ce sujet que de violents soupçons ou un bruit public, l’évèque lui ordonna d’abjurer huit articles, dont le dernier est d’une rédaction assez singulière : • Interrogé sur les articles erro- • nés ou scandaleux qu’il a prêches, • l’accusé a coutume de nier sur-le- • champ ce qu’il a dit ou d’en donner " des explications forcées.» T’était faire proclamer par Guillaume lui-même que ses paroles ne méritaientaucunecroyance ; alors à (|Uoi bon l’interroger ? Bésigné sans doute i tout subir plutôt que d’entamer une lutte inutile, Hildernisse exécuta tout ce qu’on lui imposa. ]| ne fut d’ailleurs condamné qu’à être enfermé pendant trois ans au château de ijeilles, près de Cambrai, on, plus longtemps, dans un couvent de son ordre hors du diocèse ; il lui fut défendu de plus, de prêcher et de confesser, et les frais du ])rocès furent mis à sa charge (12 juin l-il2). Ainsi se termina cette procédure, qu’unesprit impartial ne peut prendre au sérieux : le prétendu sectaire, condamné sans que l’on ait apporté de preuves contre lui, a été, selon toute apparence, la victime d’une machination ourdie par des ennemis personnels. Alpbonu Wauterf. Actes du prorès contre Guillaume dans Baluze, Miscellanea, l. Il, ciii’Argeniié. Colleciiajiidiciorum, t I. pars II, p. i09. — Paquol, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bot, . 11, p. tue. crii.L.«i :MK iv, comte de Hainaut, de Hollande, de Zélande, etc. II naquit en 13fi6 et mourut en 141 6 ou 1417. Il était fils d’Albert de Bavière (second fils de Marguerite de Hainaut et de l’empereur Louis de Bavière), et de Marguerite de Lichnitz ; il était, par conséquent, le neveu de Guillaume III. Pcsigné d’abord sous le nom de (iuillaurae d’Ostrevant, ce prince se distingua, pendant sa jeunesse, par son adresse dans les tournois et par son courage ; il prit part aux guerres de la France, et le roi Charles V le créa chevalier sur le champ de bataille, après la prise de Painme. Quelques temps après, il eut le commandement des chevaliers du Hainaut qui allèrent, en Prusse, soutenir la cause des chevaliers de l’ordre Teiitonique. A son retour de cette expédition qui, du reste, avorta, parce que d’autres princes chrétiens, qui avaient promis leur concours, ne se rendirent pas au rendez-vous, Guillaume d’Ostrevant fut invité par Bichard d’Angleterre à venir prendre part à un tournoi magnifique, oii devait se rencontrer la fleur de la chevalerie de l’époqucGuillaumefutlehéros delà fête, remporta pres(|ue tous les prix et reçut l’ordre de la Jarretière, en témoignage de la haute estime que lui portait le roi d’Angleterre. A la suite d’une conspiration contre l’autorité de son père, Albert de Bavière, qui s’était aliéné l’estime de ses sujets par l’impudeur de sa conduite privée.