Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 8.djvu/280

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GUILLERY

maître, car leurs noms figurent pour la plupart en tète de ceux qui contribuèrent le plus au développement de l’industrie métallurgique dans cette région. Dès cette époque Guillery avait tâché de mettre en pratique une idée des plus fécondes en matière d’enseignement professionnel, la création de cours publics aux ouvriers. Il avait même déjà mis son idée à exécution , lorsqu’il fut nommé, le 8 avril 1828, professeur de mathématiques supérieures à l’Athénée royal de Bruxelles. Guillery put hésiter un instant, car l’œuvre nouvelle qu’il avait entreprise commençait à prospérer ; mais il était père de famille et il comprenait les devoirs qu’impose ce titre. Peut-être aussi la satisfaction de pouvoir renouveler ses essais sur un théâtre plus vaste contribua-t-elle à vaincre ses scrupules. 11 vint donc se fixer à Bruxelles et sollicita aussitôt du ministre de l’intérieur la permission de donner au musée de l’Industrie un cours public de physique et de chimie. La permission fut octroyée immédiatement, et le succès du cours vint démontrer à la fois et l’excellence du maître et l’utilité de son enseignement. Pendant la révolution de 1830, Guillery se tint plutôt sur la réserve ; des raisons de famille rcmpcchaient, lui et ses parents, de se rallier tout d’abord au mouvement révolutionnaire. Mais «près les événements de septembre, le gouvernement provisoire, qui avait à organiser tous les services publics, ne fit pas en vain appel à son dévouement. Ciuillory accepta de faire partie de la commission supérieure d’instruction publique, où son expérience pouvait rendre d’impor tants services. Cette nomination date du 5 octobre 1830 : il y avnit encore péril H se dévouer. Le fi déccmbro il fut attaché à la deuxième division du comité de rintéricur en qualité d’aviseur pour la rhiniie, la physique et la méennique. Kn février 182 !» et en mnr» 1S3I). (iuillery avait déjà rendu d’importants services nu commerce en vérifiant les étalons des poids et mesures. Enfin, à l’époque de la formation (les tnrifs douaniers, il remplit les fonctions d’aviseur au département des finances. Guillery conservait toujours sa chaire à l’Athénée royal et son cours au musée de l’Industrie. Malgré ces occupations multiples, il cherchait encore de nouveaux éléments à son activité : c’est ainsi qu’il accepta la chaire de chimie pharmaceutique à l’Ecole de médecine de Bruxelles. Cette position le désigna à l’attention du gouvernement pour remplir la périlleuse mission d’agent sanitaire pendant la première épidémie de choléra. Guillery, envoyé à Valeneiennes, le 5 avril 1832, s’acquitta de cette mission avec son désintéressement et son dévouement habituels. L’année 183-t marque une étape importante dans l’histoirede l’enseignement en Belgique. I.esévèques avaient conçu le projet de relever de ses ruines l’antique Université de Louvain. Aussitôt quelques hommes dévoués résolurent d’établir à Bruxelles une seconde université libre. Guillery accueillit avec enthousiasme cette pensée féconde. Il prit place immédiatement dans le conseil d’administration et dans la faculté des sciences, 011 leschaires de physique expérimentale et de chimie lui furent confiées. Il fut là ce qu’il était ailleurs, orateur brillant et spirituel, professeur savant et consciencieux, homme actif et désintéressé. Comme preuve de son dévouement à l’Université on peut citer ce fait : il avait été chargé par le ministre de la guerre de donner les cours de physique et de chimie à l’Ecole militaire ; la loi sur les incompatibilités vint le forcer, en 1840, d’opter outre ces fonctions, qui lui assuraient à la fois une position brillante et un droit éventuel à la pension, et sa chaire à l’Université, qui ne pouvait lui offrir aucune compensation : Guillery donna sa démission à l’Ecole militaire. Quoi(|ue son temps fiH déjà bien rempli, Guillery donna encore un cours de chimie générale à l’Ecole centrale de commerce et d’industrie depuis 1837 jusqu’à sa réunion à rAihénèe royal. Il avait été l’un des fondateurs de cette utile institution. Enfin, il Ht p.irtie de nombreux jurys : celui desexpositionsde