Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 8.djvu/298

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GUYOT

/««(/<"«, publié ù Ilaarlem.en 1862, après avoir versé dans l’erreur de ses prédécesseurs en faisant deux personnages de Guidonius et de Guyot, donne également les titres de ces six motets avec l’indication de leur origine et s’exprime en ces termes au sujet de leur auteur : « Castilletti (Joannes) nlias Guyot, contrepointiste néerlandais de la première moitié du xvic siècle, dont l’ouvrage manuscrit de Commer : Collectio operiim mmkorum Batavorum sœcnli XVI, renferme un : Carole ter felix à huit voix. «  Van der Aa a omis la date de ce motet ; peut-être Commerne l’indique- t-il pas ? Ce motet doit avoir été composé en l’honneur de Charles-Quint , après la victoire de Pavie. Singulier rapprochement ! F.-.T.Fétis, dans sa Biographie universelle des musiciens confond, à son tour, Castileti avec Jean du Ca-stelier, et Van der Aa, d’autre part, reproduisant Kiessewetter, tend à en faire un Chnsteleijti, mais aucun d’eux n’a songé à Joannes Gridonius pour attribuer ce nom à notre artiste. Le catalogue Saintine démontre que des églises ou des bibliothèques de Rome possédaient des motets, manuscrits sans doute, de .Tean Castileti, datés de 1540, alors qu’il n’avait que vingt-huit ans, et ce fait nous paraît assez significatif au point de vue d’un séjour probable en Italie. Ne sera-ce pas encore dans ce beau pays des arts, à Venise même, oii Adrien Willaert avait fondé ses écoles musicalesau commencement de ce siècle, que Jean Castileti fera publier plus tard ses principales compositions ? L’acte de partage des biens de ses auteurs — 26 avril 1538 — nous fournit un nouvel argument. Son père avait des immeubles et des rentes ; Jean Guyot laisse presque tous ses immeubles à ses frères et sœiirsetse contente des rentes. Pour aller à l’étranger, ne lui fallait-il pas de l’argent ? Le seul immeuble qui lui échoit, il se hAte de le revendre le même jour, à son beau-frère, .loiian Kebcrt, et celui-ci le lui paye comptant. Enfin, jusqu’à ce moment, il s’est contenté de porter son nom de famille sans aucune espèce d’adjonction ni de modification ; il signe dès lors Joan. Castileti. Il fait suivre généralement son nom de la mention : alias Guyot, mais Castileti est désormais le nom sous lequel il veut se faire connaître et apprécier dans le monde des arts. En 1543, nous le voyons de nouveau présent à un acte passé devant les échevius de Chàtelct ; mais de 1543 à 1546, nous perdons encore une fois sa trace ; à cette dernière date, il est cité en qualité de chapelain à la collégiale de Saint-Paul, à Liège. V Essai historique sur ce chapitre, publié en 1867, dans le Bulletin archéologique liégeois en fait foi. Il y figure sous le nom de Jean Castileti. Il était revenu tout naturellement dans cette ville oii ses ancêtres avaient vécu dans une position sociale assez marquante pour être inhumés dans l’église Snint-.lacques, ce qui ne s’accordait qu’à certaines classes privilégiées. Lego fabricit dini Jacobi in quâ majores mei quiesnint decem stuferos Brubantia, etc. Tels sont, en ert’et, les termes de son testament. A la date où nous rencontrons notre artiste à Saint-Paul, ses deux cousins germains Jehan et Gabriel Guyot, prêtres comme lui, obtiennent à Chàtclet, sans doute par sa protection, la charge de notaires apostoliques et impériaux, charge dont la nomination appartenait au prince souverain. D’après l’inscripdon de sa pierre tumulaire qu’on voyait jadis à la chapelle des Clercs, il est constant qu’il fut m.iître des chantres à Saint-Paul prœcentor, et qu’il passa de Saint-Paul à la catédrale de Saint-Lambert pour y exercer les fonctions de maître de chapelle : Qunndam in Saucto Pavlo, deinde in Ecch’sin Lendiensi prtecentor. Il y fonda une bourse de cinquante florins pour les choraux de cette église qui, à défaut de membres de sa fainillp, voudraient faire leurs études aux écoles de la cité, et il donna finalement deux florins de Liège pour dire un De profundis pour les trépassés devant l’image de Saint Jean-Raptiste, qui couronne l’autel de ce nom à Saint-Paul. Il conserva de sa position un soivonir précieux : c’était un vase eu argent sur lc(iucl étaient gravées les