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CHAPITRE XII.

Ferville élait superbe dans le rôle du maréchal. Geoffroy, qui devait, deux ans plus tard, créer Mercadet, élait excellent dans le personnage de Crevel. Ce n’était pas d’ailleurs un mince attrait pour le public de voir Mme Rose Chéri, la plus parfaite des ingénues, jouer un rôle de rouée. Le succès fut donc assez fructueux, et Balzac, qui était alors en Russie, ne laissa pas d’y trouver son compte, car il touchait le tiers des droits d’auteur. Il écrivait à sa mère, de Wierzchownia, au mois de février 1849 :

… N’oublie pas, je te prie, d’aller chez l’agent dramatique, qui demeure rue Saint-Marc, 4 ou 6, au deuxième étage ; — M. Hostein te dira le nom ; — et là, tu toucheras ce qui peut me revenir de mon tiers dans Madame Marneffe, et un reste de compte de la Marâtre. Tu te feras connaître comme ma mère, et, au besoin, tu prieras l’agent de faire vérifier chez Gossart que ma procuration y existe en minute, afin de n’avoir pas la peine d’y prendre une expédition. Dès lors, il te paiera mes droits tous les 8 ou 10 de chaque mois. J’espère qu’à la longue ce tiers de Madame Marne ffe me donnera une petite somme 1.

II.

Après la mort de Balzac, les théâtres continuèrent d’exploiter ses romans et ses contes.

Au mois d’aoùt 1851, l’Ambigu-Comique était dans le marasme. Sa meilleure actrice, Mme Guyon, la seule qui fût capable de remplir la salle, lui manquait. En attendant qu’elle lui fût rendue, il se demanda comment il pourrait faire patienter son public. Le récent succès de Mercadet 2 venait de remettre en faveur le nom de Bal-

1 Correspondance de H. de Balzac, t. II. p. 374 2 Joué, nous l’avons vu, le £8. « > » ’1851.