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VOYAGE D′UNE FEMME

hôtels, et les laideurs et les raffinements habituels de la civilisation. Les magasins de pelleterie abondent, et le sportsman, le chasseur, le mineur, le conducteur, l’émigrant, trouvent, à cinquante endroits différents, tout ce dont ils ont besoin. Les personnes qui viennent de l’Est essayer de la cure de campement, maintenant si à la mode, trouvent à Denver, lorsqu’ils partent pour les montagnes, leur équipement de chariots, de conducteurs, de chevaux, de tente, de literie et de poêle. Les asthmatiques sont assez nombreux ici pour justifier l’établissement d’une Asthmatic convention de malades guéris ou soulagés. Une quantité de gens ne pouvant supporter la vie si dure des montagnes, remplissent les hôtels et les boarding houses ; d’autres, à moitié remis par un été de campement en plein air, viennent, pour compléter la cure, passer l’hiver à la ville. Elle est située à une altitude de 5, 000  pieds, sur une immense plaine ; on y jouit d’une vue splendide de la Rocky Range. Je détesterais passer ici ne fût-ce qu’une semaine ; l’aspect de ces splendeurs si rapprochées, et pourtant hors d’atteinte, me rendrait presque folle[1]. On est impressionné dans les rues par le nombre de cafés, et partout on rencontre les chenapans caractéristiques d’une ville de frontière, qui trouvent aussi pénible de se soumettre pendant quelques jours, pendant quelques heures, aux contraintes de la civilisation, qu’il l’a été pour moi de monter à cheval de côté pour me

  1. Denver est, à présent, la limite du Kansas-Pacific-Railroad, qu’une voie réunit, à Cheyenne, à l’Union-Pacific-Railroad. Grâce au chemin de fer de Denver et de Rio-Grande, ouvert sur une étendue de 200 milles environ, on compte atteindre le Mexique.