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VOYAGE D’UNE FEMME

les soucis, que je peux aller voir à pied. Ils sont tous venus ici pour leur santé. La plupart l’ont recouvrée ou sont en train de la recouvrer, alors même qu’ils n’ont pas de meilleur abri que la bâche d’un chariot, ou une couverture étendue sur des bâtons reposant sur quatre perches. Le climat du Colorado est considéré comme le meilleur de l’Amérique du Nord. Il y a ici des centaines et des milliers de gens atteints de consomption, d’asthme, de dyspepsie et de maladies nerveuses, qui essayent de la cure de campement pendant trois ou quatre mois, ou s’installent en permanence. On peut dormir dehors en toute sécurité pendant six mois de l’année. Les plaines ont de 4 000 pieds à 6 000 pieds d’altitude, et quelques-uns des parcs colonisés et plusieurs des vallées de la montagne de 8 000 pieds à 10 000 pieds. En outre qu’il est très-raréfié, l’air est très-sec. Il tombe peu de pluie ; les rosées sont rares, les brouillards presque inconnus. Le soleil est brillant ; il se montre presque toujours et pendant les trois quarts de la journée, il n’y a pas de nuages. Le lait, le bœuf et le pain sont bons. Le climat n’est ni aussi chaud pendant l’été, ni aussi froid pendant l’hiver, que celui des États, et quand les journées sont chaudes, les nuits sont fraiches. Il y a rarement de la neige sur les chaînes les plus basses, et pendant l’hiver, on n’a pas besoin d’abriter les chevaux et le bétail. Naturellement l’air raréfié active la respiration. Tout ceci n’est que par ouï-dire. Je ne suis pas dans des circonstances favorables soit d’esprit ou de corps, et je ressens dans ce moment une singulière lassitude et de la difficulté à prendre de l’exercice ; c’est, paraît-il, la forme la plus