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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

coltes, les coupes et les trains de bois avancent. Dimanche dernier, un homme vint replacer une porte ; il a déclaré qu’il ne croyait ni à la Bible ni à Dieu et qu’il n’allait pas sacrifier le pain de ses enfants à de vieux préjugés. L’indifférence est manifeste pour les obligations les plus élevées de la loi divine, mais en général les settlers sont rangés ; il n’y a que peu d’infractions flagrantes aux mœurs et le travail est la règle. La vie et la propriété sont beaucoup plus sûres qu’en Angleterre ou en Écosse, et la loi du respect universel envers les femmes est encore en pleine vigueur. Maintenant, les journées sont brillantes et les nuits très-froides. On se prépare pour l’hiver. Les touristes de l’Est se rassemblent à Denver, et les ingénieurs descendent des montagnes. Il est tombé de la neige sur les plus hautes chaînes, et mes espérances de gagner Estes-Park sont à zéro.

Longmount, 25 septembre.

La journée d’hier a été parfaite ; le soleil brillait, l’air était vif et fortifiant. Je me sentais mieux, et après une dure journée de travail et une promenade du soir avec mes amis, aux derniers rayons du soleil, j’allai me coucher, joyeuse et pleine d’espoir quant au climat et à ses effets sur ma santé. Ce matin, je me suis réveillée avec une sensation de lassitude extrême, et, une fois dehors, j’ai trouvé, au lieu de la délicieuse atmosphère de la veille, une chaleur suffocante, intolérable, un soleil flamboyant et un siroco semblable au vent chaud de Victoria. Il s’ensuivit une prostration extrême, de la névralgie et une inflammation des yeux. Mes hôtes,