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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

aller mieux ; comme tempérament et allure, mon cheval se trouva être une perfection : plein de ressort et de feu, les mouvements souples, le pas vif et doux, et dès que l’on pressait les rênes, il galopait d’un mouvement gracieux et léger. Une journée dans la montagne semblait être une partie de plaisir pour ce joyeux animal. Il était si doux que, lorsque je descendais pour marcher, il me suivait sans être mené, et me laissait monter d’un côté ou de l’autre, sans qu’il fût besoin de le tenir. Au charme de ses mouvements, il joint la sûreté de pied féline d’un cheval hawaïen, traverse les rivières rapides et profondes, galope parmi les pierres et les souches et descend les collines escarpées avec la même assurance. Avec lui, j’aurais pu faire cent milles aussi facilement que trente. Nous n’avons passé que deux jours ensemble ; cependant nous sommes de solides amis, et nous nous comprenons. Je ne demanderais pas d’autre compagnon pour faire une longue excursion dans la montagne. Tout ce qu’il fait est d’un cheval élevé sans frein, sans fouet, sans éperon, qu’on a dressé en lui parlant, et qui a été habitué à être bien traité, comme c’est heureusement le cas pour la plupart des chevaux des États de l’Ouest. Aussi, à moins que ce ne soient des broncos, ils se servent de leur intelligence à votre avantage, et accomplissent leur besogne plutôt comme des amis que comme des machines.

Je commençai bientôt non-seulement à me sentir mieux, mais à me réjouir de cette allure délicieuse. Nous avions le soleil derrière nous, et des bouffées d’un air frais et élastique descendaient des splendides montagnes que nous avions en face Nous avons galopé