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VIE ET ŒUVRE

« Je n’ai senti, écrit-il, aucune répulsion. J’aimais beaucoup à m’amuser dans la société de Kazan, qui était alors très bonne. »

Après avoir énuméré dans son article diverses circonstances défavorables de la vie de L.-N. Tolstoï, Zagoskine exprime son admiration pour la force morale de Tolstoï qui sut résister à toutes ces séductions. À cela, Léon Nikolaievitch fait la remarque suivante : « Au contraire, je suis très reconnaissant de ce que le sort ait voulu que ma première jeunesse s’écoulât dans un milieu où l’on pouvait rester jeune, sans aborder les questions difficiles, et où, malgré l’oisiveté et le luxe, la vie était exempte de méchanceté[1]. »

Voici comment Zagoskine caractérise le premier semestre scolaire de L.-N. Tolstoï :

« Pendant la saison d’hiver 1844-1845, Tolstoï, en « sa qualité de jeune homme », commença à aller dans le monde et mena une vie encore plus bruyante. Les bals, tantôt chez le gouverneur de la province de Kazan, tantôt chez le maréchal de la noblesse, tantôt à l’Institut de demoiselles, de Rodionov, où la directrice de l’institut, Mme E.-D. Zagoskine, les cultivait d’une façon toute particulière, les soirées chez des particuliers, les bals masqués dans la salle de la noblesse, les spectacles d’amateurs, les tableaux vivants, les concerts, se succédaient sans interruption. En sa qualité de jeune homme de bonne

  1. Note de L.-N. Tolstoï à la lecture du manuscrit.