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CHAPITRE I


LE CAUCASE



Les tentatives infructueuses de s’occuper de l’exploitation agricole, l’impossibilité d’établir des rapports souhaitables avec les paysans, et cette vie passionnée, dangereuse, marquée d’orgies de toutes sortes, dont j’ai parlé à la fin du chapitre précédent, poussèrent Léon Nikolaievitch à chercher une occasion de changer de vie.

D’après son propre témoignage, sa vie était si désordonnée, si dépravée, qu’il était prêt à saisir n’importe quelle occasion d’en changer. Même quand son beau-frère (le mari de sa sœur), Valérien Tolstoï, encore fiancé, repartit en Sibérie afin de régler là ses affaires, avant le mariage, au moment où il quittait la maison, Léon Nikolaievitch bondit dans son tarentass, sans chapeau, en blouse, et il semble que seul le fait qu’il était tête nue l’ait empêché de partir en Sibérie.

L’occasion de changer de vie se présenta enfin. En avril 1851 son frère Nicolas arriva du Caucase, en congé. Il était officier dans l’armée du Caucase