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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 1.djvu/285

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VIE ET ŒUVRE

le baisser. D’ailleurs si mon désir se réalise, le jour même de ma nomination je partirai à Starogladovskaia et de là en campagne, où je marcherai à pied et à cheval, en touloupe ou en tcherkeska, et où aussi, dans la mesure de mes forces et avec l’aide des canons, j’exterminerai les voraces asiates insoumis.

« Serge, tu vois par ma lettre que je suis à Tiflis où je suis arrivé le 9 novembre, de sorte que j’ai eu un peu de temps pour chasser avec les chiens que j’ai achetés là-bas (à Starogladovskaia), et ceux qu’on m’a envoyés, je ne les ai pas encore vus. La chasse ici, c’est-à-dire dans la stanitza, c’est une merveille : des champs propres, un marécage plein de lièvres, des îles entières, pas de bois mais de roseaux, où gîtent des renards. Je ne suis allé que neuf fois dans les champs ; c’est à dix ou quinze verstes de la stanitza, et seulement avec deux chiens dont l’un est excellent, tandis que l’autre ne vaut rien. J’ai tué deux renards et une soixantaine de lièvres. Aussitôt que je retournerai, j’essayerai de chasser la biche.

« J’ai assisté plusieurs fois à des chasses au fusil contre les sangliers et les cerfs, mais je n’ai rien tué. Cette chasse est aussi très agréable, mais après notre habitude de la chasse à courre on ne peut l’aimer ; c’est comme le tabac de Joukov après le tabac turc ; on ne peut l’aimer, bien qu’on puisse discuter sa qualité.

« Je connais ton faible, tu désires probablement savoir quelles sont ici mes connaissances et dans