approuvé par le prince et envoyé à la décision de Sa Majesté, mais comme chez nous on intrigue contre tout, il s’est trouvé des gens qui craignaient la concurrence de ce journal et puis peut-être que l’idée de ce journal n’était pas dans les vues du gouvernement ; l’empereur a refusé.
« Cette déconfiture, je vous l’avoue, m’a fait une peine infinie et a beaucoup changé mes plans. Si Dieu veut que la campagne de Crimée finisse bien et si je ne reçois pas une place dont je suis content et qu’il n’y ait pas de guerre en Russie, je quitterai l’armée pour aller à Pétersbourg, à l’Académie militaire. Ce plan m’est venu : 1o parce que je voudrais ne pas abandonner la littérature, dont il m’est impossible de m’occuper dans cette vie de camps, et 2o parce qu’il me paraît que je commence à devenir ambitieux, pas ambitieux, mais je voudrais faire du bien et pour le faire il faut être plus qu’un sous-lieutenant ; 3o parce que je vous verrais tous et tous mes amis. Nicolas m’écrit que Tourguenieff a fait la connaissance de Marie ; je suis enchanté de cela, si vous le voyez chez eux, dites à Varenka que je le charge de l’embrasser de ma part et de lui dire que, quoique je ne le connaisse que par écrit, j’aurais eu une quantité de choses à lui dire[1]. »
Sa vie postérieure est très bien racontée dans une lettre qu’il écrit à son frère au mois de mai 1855, et où il donne la nomenclature chronologique des
- ↑ Lettre en français dans l’original.