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LÉON TOLSTOÏ

Ce procédé d’instruction populaire était encore inconnu à Tolstoï et le frappa par sa vivacité et la liberté dans les échanges d’idées entre les représentants de la science et le peuple. Malheureusement quarante ans se sont déjà écoulés depuis lors et la Russie n’a pas encore adopté ce simple moyen d’instruction populaire ; la censure policière et religieuse rend sans doute ce moyen impraticable chez nous.

Ensuite L.-N. Tolstoï visite à Berlin la prison des Moabites, où était introduit un nouveau système perfectionné de torture, connu sous le nom de réclusion. Cette invention, bien entendu, ne laissa pas à Tolstoï une impression très favorable. Le 14 juillet, il quitte Berlin, s’arrête pour une journée à Leipzig pour visiter les écoles, et le 16 juillet en passant par ce qu’on appelle la Suisse de Saxe, qui le frappe par sa beauté, il arrive à Dresde, où il rencontre le célèbre écrivain Barthold Auerbach.

L’écrivain américain Skyler, dans ses souvenirs sur Tolstoï, raconte ainsi l’entrevue de L.-N. Tolstoï avec Auerbach :

« Aidant à Tolstoï à mettre en ordre sa bibilothèque, je me rappelle, dit Skyler, que la première place sur les rayons était donnée aux œuvres d’Auerbach et, prenant les deux volumes de « Ein Neues Leben », Tolstoï me conseilla de le lire le soir en me couchant, comme un ouvrage très remarquable.

« Et il ajouta :