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LÉON TOLSTOÏ

fantaisie. Aussitôt après le dîner, suivant le temps, nous nous installions sur la grande terrasse ou dans le salon et le tapage commençait.

« Sous l’accompagnement du piano, nous représentions le ballet et l’opéra, cassant impitoyablement les oreilles de nos spectateurs : nos mamans, Léon Nikolaievitch et ma bonne, Lise. Le ballet et l’opéra faisaient place aux exercices de gymnastique et notre professeur était toujours Léon Nikolaievitch qui insistait particulièrement sur le développement des muscles. Parfois, il se couchait de tout son long sur le parquet, nous faisait étendre aussi et nous forçait à nous soulever sans nous aider des bras. C’est lui qui nous installait dans les portes des agrès avec des cordes et lui-même faisait avec nous des exercices de gymnastisque, à notre grande joie et à la gaîté générale.

« Quand nous devenions trop bruyants et que les mamans demandaient à Léon Nikolaievitch de nous faire tenir tranquilles, il nous plaçait autour de la table et nous ordonnait d’apporter de l’encre et des plumes.

« Voici un spécimen de nos occupations avec lui.

« — Écoutez, nous dit-il une fois, je veux vous apprendre…

« — Quoi ? demanda la petite Lise — l’objet de mes sentiments tendres.

« Sans daigner répondre à sa nièce, Léon Nikolaievitch continua :

« — Écrivez !