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VIE ET ŒUVRE

avait dit à sa femme qu’il fallait se mettre à la disposition du monsieur qu’il accompagnait et lui faire tout visiter.

« Sur ces entrefaites l’étranger revint ; il tenait à la main un rouleau de papier écolier qu’il avait acheté dans une boutique voisine. Puisqu’il était là, je devais le présenter au directeur :

« — Le directeur Monhaupt…

« — Le comte Tolstoï, de Russie, dit-il.

« Ainsi, c’était un comte et non un maître d’école ! C’était un Russe qui parlait si bien l’allemand !

« Nous fîmes recopier aux enfants leur devoir sur une feuille de papier, et Tolstoï, ramassant toutes les feuilles, les plia et les remit à un domestique qui l’attendait dans la cour.

« De chez moi, il se rendit chez le directeur de l’école moderne, Trebst, qu’il connaissait déjà, car Trebst était allé en Russie. »

Le docteur Bode termine son article par les lignes suivantes consacrées à la mémoire du vieux maître d’école :

« Encore un mot sur le vieux Julius Stoetzer. Il mourut le dimanche de Pâques, 1905, à l’âge de quatre-vingt-treize ans. C’était pour moi un homme très remarquable, car il avait connu les deux hommes dans les ouvrages desquels j’ai lu et appris le meilleur de ce que je sais : Tolstoï et Goethe.

« Oui, Stoetzer avait parlé à Gœthe. En 1828, il était au gymnase de Weimar, et habitait, ainsi qu’un de ses camarades d’école, dans la maison