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VIE ET ŒUVRE

Aussitôt de retour dans ses terres, Léon Nikolaievitch s’empresse d’aller rendre visite à ses bons amis : Fet et Tourgueniev.

À ce propos une correspondance s’engage entre eux.

Tourgueniev écrit à Fet, de Spasskoié :

« Fetti Carissime. Je vous envoie le billet de Tolstoï à qui j’ai écrit aujourd’hui même pour qu’il vienne ici au commencement de la semaine prochaine, afin qu’avec des forces concentrées nous nous abattions sur vous, dans votre Stepanovka, pendant que les rossignols chantent encore et que le printemps sourit.

« J’espère qu’il entendra mon appel et viendra ici.

« En tout cas, attendez-moi à la fin de la semaine prochaine et, jusque-là, portez-vous bien, ne vous énervez pas trop, rappelez-vous les paroles de Goethe : « Ohne Hast, Ohne Rast ! »

« Et regardez au moins d’un œil votre muse orpheline. »

À cette lettre était jointe la lettre suivante de Tolstoï :

« Je vous embrasse de tout cœur, cher ami Afanassi Afanassievitch pour votre lettre, pour votre amitié et parce que vous êtes Fet. Je désire voir Ivan Sergueievitch, mais vous, je le désire dix fois plus. Il y a si longtemps que nous ne nous sommes vus, et, depuis, il nous est arrivé à tous deux tant de choses ! Je suis très heureux de votre vie agri-