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VIE ET ŒUVRE

Et une fois arrivé il écrit :

« 28 juin 1862.

« Voilà déjà un mois que je suis sans nouvelles de vous et de la maison. Je vous prie, écrivez-moi de tous : 1o des parents ; 2o des étudiants, etc. Moi et Alexis avons engraissé, surtout lui ; et nous toussons peu, surtout lui. Nous vivons dans une roulotte. Le temps est beau. J’ai trouvé mon ami Stolipine, il est chef des cosaques à Ouralsk. Je suis allé chez lui et j’en ai ramené un copiste. Mais je dicte et écris peu. En buvant le koumiss, la paresse vous gagne. J’ai l’intention de partir d’ici dans deux semaines, et je pense être à la maison le jour de la saint Éloi. Dans ce trou, c’est l’incertitude qui me tourmente ainsi que la pensée que je vais être affreusement en retard pour l’édition de ma revue. Je baise vos mains. Je vous prie, écrivez-moi en détail sur Serge, Macha et les étudiants que je salue. Ci-joint la lettre des enfants à leurs parents. »

Pendant cette cure paisible de koumiss, dans les steppes de Bachkirie, un événement tout à fait inattendu arriva à l’école d’Iasnaïa Poliana.

Il est facile de comprendre que le fait de professer la liberté en paroles et en actes, à l’école d’Iasnaïa Poliana, devait être regardé comme une sorte de propagande criminelle. Et au cours de l’été 1862, des gendarmes y vinrent avec l’ordre de faire une perquisition.

Nous trouvons le récit détaillé de cet événement