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VIE ET ŒUVRE

vaient conféré ces hommes. Naïvement je m’imaginais être poète, artiste, capable d’instruire tous sans rien savoir moi-même. Et je le faisais. Mon contact avec ces hommes me valait de nouveaux vices : l’orgueil, poussé jusqu’à la maladie et l’assurance folle que j’étais appelé à instruire les hommes ne sachant moi-même par quoi. »

Néanmoins, vivant parmi ces hommes, Tolstoï se pénétrait de leurs intérêts et participait à leurs entreprises. Ainsi, une des institutions littéraires très importantes (la société de secours aux littérateurs et aux savants), ce qu’on appelle le « fonds littéraire », lui doit en partie son existence. Ordinairement, on attribue cette création à Droujinine, mais dans le journal de L.-N. Tolstoï, nous trouvons l’observation suivante :

« 2 janvier 1857. J’ai écrit chez Droujinine le projet du Fonds littéraire. » Ainsi peut-on à bon droit dire que Tolstoï en fut l’un des fondateurs.

C’est vers cette époque qu’il faut placer la connaissance plus complète de L.-N. Tolstoï avec les œuvres de Pouschkine et leur appréciation.

Selon les récits de Léon Nikolaievitch, il apprécia vraiment Pouschkine après avoir lu la traduction française des Tziganes, par Mérimée. La lecture de cette œuvre traduite en prose montra à Tolstoï, avec une force particulière, la puissance du génie poétique de Pouschkine.

Dans le journal de Tolstoï, à la date du 4 janvier 1857, nous trouvons la note suivante :