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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/129

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VIE ET ŒUVRE

vons aucune trace du travail jusqu’à l’automne 1871.

En 1869, Tolstoï se met à étudier le drame. Il lit Shakespeare, Goethe, Molière, et se prépare à lire Sophocle et Euripide. Il étudie le grec et l’apprend si vite qu’après quelques mois il peut lire Xénophon à livre ouvert. Il tombe malade, et va l’été à Samara, boire le koumiss. De retour de là, en automne, il s’attelle à son syllabaire et au livre de lecture.

La comtesse Tolstoï écrit à sa sœur, le 20 septembre 1871 :

« De nouveau nous nous occupons des livres d’enfants. Léon écrit, moi et V… recopions. Tout va très bien. »

Et de toute l’année Tolstoï n’abandonna pas ce travail assidu. La tâche était considérable. Outre la partie purement littéraire de traduction, d’adaptation et de composition de récits, Tolstoï voulait aussi composer des récits populaires sur les sciences naturelles, ce qui l’obligeait à lire une foule de manuels, à s’informer près des gens compétents, à faire lui-même la plupart des expériences qu’il voulait décrire. Ce qui l’intéressait surtout, c’était l’arithmétique, et il inventa de nouvelles démonstrations simplifiées des diverses opérations. Désirant aussi introduire dans ce recueil quelques notions d’astronomie, il étudiait cette science qui l’enchantait, et il passait des nuits entières à observer les étoiles. Il étudia aussi les diverses variantes des bylines et les résultats de cette étude furent les admirables adaptations qu’il nous a données de ces poèmes populaires et qui sont entrées dans le livre de lecture.