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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/172

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LÉON TOLSTOÏ

province de Samara se réalisa. Il réussit à convaincre sa femme de l’avantage pour eux de cet achat, et Tolstoï se trouva ainsi rattaché par des intérêts personnels à la province de Samara, où depuis il alla presque chaque année.

En 1872, Tolstoï se sentit de nouveau très fatigué ; cette fois c’était le travail de son Syllabaire qui en était cause. Toute la famille se prépara à partir avec lui pour la cure de koumiss, mais des empêchements survinrent et Tolstoï partit seul. Dès la fin de juillet, il était de retour à Iasnaïa ; les soucis de la publication de son Syllabaire l’obligèrent à rentrer plus tôt. Durant son séjour dans la province de Samara, il donna des ordres pour le défrichage et la construction des bâtiments les plus nécessaires sur les terres qu’il avait achetées.

L’été suivant, toute la famille se rendit à la nouvelle propriété. Avant le départ, le 11 mai 1878, Tolstoï écrivait à Fet :

« … Je suis allé à Moscou, où j’ai acheté quarante-trois objets divers pour quatre cent cinquante roubles. Après cela, il est impossible de ne point partir pour Samara… Nous ne partirons pas avant le 20, et après, mon adresse : Samara. »

S. A. Bers, qui accompagnait de nouveau Tolstoï, relate ce qui suit, au sujet de ce voyage :

« Cette fois, on loua pour la propriété un Bachkir, du même village Karalik, avec un troupeau de juments. Il vint avec sa femme dans sa roulotte ; et son ouvrier amena le troupeau de juments et leurs poulains. On attachait les poulains toute la journée afin de les empêcher de téter les juments, et on ne