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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/229

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VIE ET ŒUVRE

dition qu’il fasse de lui un autre portrait pour nous ; il coûtera près de 250 roubles. Maintenant il peint les deux portraits. Ils sont tellement ressemblants que c’est saisissant à voir. »

La fin de 1873 marqua le commencement d’une série de deuils qui, durant deux années, s’abattirent sur la famille de Tolstoï et leur enlevèrent cinq personnes.

Le 18 novembre, mourut un petit garçon de dix-huit mois, Petia. Au sujet de cette mort, Tolstoï écrit à Fet :

« Chez nous un malheur : notre petit Pétia, tombé malade du croup, est mort en deux jours. C’est la première mort dans notre famille depuis onze ans, et, pour ma femme, c’est très douloureux. Pour se consoler on peut se dire que si l’un de nous huit devait mourir, cette mort est pour tous la plus facile à supporter. Mais le cœur, surtout le cœur d’une mère — cette admirable manifestation de la divinité sur terre, — ne raisonne pas, et ma femme est complètement atterrée. »

À peine la famille était-elle remise de ce malheur qu’un nouveau deuil la frappait. Le 20 juin 1874, s’éteignit doucement la tante de L. N. Tolstoï, Tatiana Alexandrovna Ergolski. Nous avons déjà donné, dans le premier volume, les pages dans lesquelles Tolstoï décrit les derniers moments, la mort et les funérailles de sa tante. Deux jours après les funérailles, il écrit à Fet :

« Avant-hier nous avons enterré notre tante, Tatiana Alexandrovna. Elle s’est éteinte doucement. Je m’étais habitué peu à peu à l’idée de sa disparition, mais, sa mort, comme la perte de toute