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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/265

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CHAPITRE I


LA CRISE



Nous avons dit précédemment que l’année 1876 marque, selon nous, le commencement de la crise morale de Tolstoï qui, à la fin des années 70, atteint son stade le plus aigu et se termine par l’apaisement.

D’un autre côté, on peut dire que la crise commença du jour de la vie consciente de Tolstoï. En effet, dans une de ses œuvres autobiographiques, Tolstoï déclare lui-même qu’il n’eut point à subir de crise, à proprement parler, qu’il n’y eut point de cassure dans sa vie, et que toujours il aspira à la recherche du sens de la vie. L’un et l’autre sont vrais et nous tâcherons de le prouver.

Dans le premier volume de notre travail, nous avons cité quelques passages des œuvres littéraires de Tolstoï et de son journal où s’exprime sa vie intérieure. Dans la période de l’enfance inconsciente et demi-consciente, nous ne remarquons en Tolstoï qu’une certaine sensibilité, de la nervosité, une inégalité d’humeur et souvent même de l’excentricité. Dans son adolescence paraissent déjà les premiers traits de sa physionomie morale, l’aspi-