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VIE ET ŒUVRE

çoit alors qu’il s’est donné ce coup lui-même, par hasard, que, par conséquent, il n’a point à se fâcher, qu’il ne lui reste qu’à supporter et apaiser son mal. »

Au mois de décembre, Tolstoï et sa jeune femme se rendent à Moscou pour un court séjour. À cette occasion, Fet note dans ses souvenirs :

« Bientôt j’appris avec enthousiasme que Léon Nicolaievitch était à Moscou avec sa jeune femme, qu’ils étaient descendus à l’hôtel Chevrier, ancien Chevalier. Le changement qui va si bien à la charmante idylle des jeunes Tolstoï ne nous a pas échappé. Plusieurs fois, montant à cheval la rue Gazetnï, j’eus l’occasion d’envoyer par la fenêtre un salut au couple qui m’était cher… »

Les jeunes époux revinrent bientôt à Iasnaia Poliana, où Tolstoï se consacra de nouveau à la vie de famille et à l’agriculture.

L’apparition des Cosaques, puis celle de Polikouchka, de nouveau attirèrent sur Tolstoï l’attention du public lettré. Mais lui, entraîné déjà par une autre œuvre, envisageait négligemment son ancienne activité littéraire. C’est ainsi qu’il écrit à Fet, au printemps 1863 :

« Vos deux lettres me sont également utiles et agréables, cher Afanassi Afanassiévitch. Je vis dans un monde si éloigné de la littérature et de sa critique qu’en recevant une lettre comme la vôtre mon premier sentiment est de l’étonnement. Mais qui donc a écrit les Cosaques et Polikouchka ? Y a-t-il à les discuter ? Le papier supporte tout, et le directeur paie pour tout et insère tout. Mais ce n’est que la première impression, ensuite on pénè-