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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/297

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VIE ET ŒUVRE

tout ce qui se passe se passe dans les limites de cette volonté, et que cette volonté est raisonnable et incompréhensible. Ils disent ce que disent les chrétiens. Ils disent que la pensée, le sentiment, le désir ne paraissent pas sans cause, sans raison, mais selon la loi, sévère et sage. Et la loi elle-même ne paraît accessible à la compréhension que par un côté, le monde. Autrement dit, dans son développement supérieur, la science est parvenue à deviner que tout s’accomplit selon une loi sage. Tout matérialiste sérieux et réfléchi doit reconnaître que la transformation de la matière en actes de la sensation, en pensées, sentiments, désirs, non seulement n’est point compréhensible, mais devient d’autant plus mystérieuse qu’on va plus avant dans cette étude.

« En outre, si l’on pouvait définir clairement la dépendance des pensées, des sentiments, des désirs, des sensations, de la matière ; s’il était prouvé que la conscience n’est que l’inflorescence de l’organisme et prouver que l’organisme est la forme nécessaire de la vie ; j’écris des paroles qui pour moi sont stupides, mais je le fais sachant que les matérialistes leur attribuent une signification quelconque, le matérialiste devrait reconnaître que ces causes matérielles qui produisent les pensées, les sentiments, les désirs, ont elles-mêmes d’autres causes ; que celles-ci en ont également d’autres, etc., jusqu’à l’infini.

« Pour expliquer ce que j’écris maintenant, il serait nécessaire de montrer qu’une série de sensations et d’impressions a produit en moi les idées que j’expose, l’émotion que j’éprouve, le désir d’écrire