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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/300

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LÉON TOLSTOÏ

simples, intelligents, convenables et sérieux. Nous avons eu une très bonne conversation sur la religion[1]. »

En hiver 1878-1879, Tolstoï, éclairé déjà par la foi, écrit ses Confessions.

La comtesse S. A. Tolstoï, présente ainsi à sa sœur l’état d’âme de son mari, à cette époque :

« 8 novembre. Léon est maintenant tout plongé dans son œuvre. Ses yeux sont étranges, fixes. Il ne parle presque pas. Il semble n’être pas de ce monde, et, aux affaires courantes, il est incapable de penser. »

« 15 mars 1879. Léon lit, lit, lit. Il écrit très peu, mais parfois il dit : « Maintenant tout s’explique, et, si Dieu le permet, ce que j’écrirai sera très important. »

En été 1879, Tolstoï se rendit à Kiev pour visiter le couvent Kievo-Petchersk.

De sa correspondance à sa femme, nous détachons les notes suivantes sur ce voyage :

« 13 juin, Kiev me plaît beaucoup.

« 14 juin. Tout ce matin, jusqu’à trois heures, j’ai visité les églises, les caveaux, les couvents, et je suis très mécontent du voyage. Cela ne valait pas la peine. À sept heures, je suis allé voir l’ermite Antoine. J’y ai appris peu de choses. Qu’est-ce que Dieu me réserve pour demain ? »

Le lendemain, ce fut le même désenchantement ; et ce voyage, selon toutes probabilités, ne fit que hâter la rupture de Tosltoï avec l’Église orthodoxe.

« Dès que Tolstoï commença à vivre, dans la mesure de ses forces, selon les principes autrefois

  1. Archives de la comtesse S. A. Tolstoï.