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LÉON TOLSTOÏ

tout finit bien : les époux se réconcilient et la femme chante à son mari un couplet qui se termine ainsi :

Je suis une parfaite conservatrice
Et ne suis occupée que de vous seul.

Cette comédie, jouée en spectacle de famille, obtint un grand succès. Le rôle du mari était tenu par la comtesse Sophie Andréievna ; celui de la femme, par sa soeur, Tatiana. Il y a dans cette comédie une vieille pèlerine que jouait la sœur de Tolstoï, la comtesse Marie Nicolaievna, qui fut tellement entraînée par son rôle qu’au cours de la représentation elle improvisa des tirades entières.

Tolstoï écrivit encore une autre comédie : la Famille gangrénée (Zarogennoie Semeïstvo). En janvier 1864, il partit pour Moscou avec sa pièce, espérant la faire recevoir au théâtre impérial. Mais, comme la saison touchait à sa fin, il ne réussit pas. Léon Nicolaievitch lut alors cette comédie à Ostrovski et lui confia combien il regrettait l’ajournement de sa représentation, étant donné qu’il s’agissait d’un sujet contemporain. À cela Ostrovski lui répondit : « Penses-tu donc que les hommes vont devenir bientôt plus intelligents ? » Cette comédie est encore inédite.

Nous passons toute une année et nous trouvons Léon Nicolaievitch plongé dans les soucis de famille. Il écrit à Fet, le 15 juillet 1864 :

« Deux mots ; ma femme dicte : Toute la maison est malade. Et moi j’ajoute de ma part : et commence à se rétablir. Votre invitation nous a fait plaisir, à tous. Nous tous, et Tania aussi (ma belle-sœur), nous nous sommes regardés avec un sourire