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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/350

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LÉON TOLSTOÏ

lerie où nous avions passé la nuit et me dit : — « Si l’on m’a reconnu il n’y a rien à faire. Donne-moi mes bottes et une autre blouse, je m’habillerai et j’irai chez le supérieur et le père Ambroise. » Mais avant qu’il ait eu le temps de se changer, deux moines vinrent prendre ses bagages et le conduisirent à l’hôtellerie de première classe, où tout était tendu de velours. Le comte se fit prier longtemps, mais à la fin il accepta une chambre. Avant de s’installer, il alla faire visite au supérieur. Je l’attendais près de la cellule du Père. Le comte passa avec lui deux ou trois heures. En quittant le Supérieur, le comte se rendit à l’ermitage du Père Ambroise. Il y resta quatre heures…

« En sortant de l’ermitage, le comte distribua des aumônes aux pèlerins et mendiants qui attendaient là, et il regagna son nouveau logis. »

Tolstoï se souvient que, durant ce séjour à Optina-Poustine, une fois, il s’approcha de la librairie, curieux de voir quelle nourriture spirituelle les moines donnaient au peuple. Comme il était là, une vieille demanda l’évangile. Le moine répondit qu’il y avait des livres bien meilleurs, et tâcha de lui glisser la description du couvent et les Miracles des Saints. Alors Tolstoï se mêla à la conversation, acheta l’évangile et le donna à la vieille.

L’impression de cette seconde visite fut encore moins favorable que la première. Sa conversation avec le Père Ambroise ne le satisfaisait point. Le vieillard qui avait ouï ses opinions religieuses l’excita au repentir, se basant sur ce texte de l’Écriture : « Quand tu pécheras raconte-le à l’Église. »

Tolstoï nia l’existence d’un pareil texte, et lui cita